AccueilDroitActualité du droitVers une évolution "historique" du statut des agents pénitentiaires

Vers une évolution "historique" du statut des agents pénitentiaires

Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a annoncé le 21 février, à Agen, une évolution "historique" du statut de tous les agents pénitentiaires, une réforme saluée par des syndicats de gardiens de prison qui l'attendaient depuis longtemps.
Le garde des Sceaux devant la 215ème promotion de l'Ecole nationale d'Administration pénitentiaire (Enap).
© DR - Le garde des Sceaux devant la 215ème promotion de l'Ecole nationale d'Administration pénitentiaire (Enap).

DroitActualité du droit Publié le , Avec l'AFP

"A compter du 1er janvier 2024, le corps des surveillants pénitentiaires passera en catégorie B (de la fonction publique) et celui des officiers en catégorie A", a annoncé le garde des Sceaux devant la 215ème promotion de l'Ecole nationale d'Administration pénitentiaire (Enap). "C'est une avancée historique car depuis longtemps réclamée et totalement méritée, vous qui incarnez la troisième force de sécurité de notre pays", a-t-il ajouté.

Attractivité et revalorisation indemnitaire

Cette réforme vise notamment à améliorer "l'attractivité" des métiers de la pénitentiaire, qui fait face depuis plusieurs années à une crise du recrutement, et à "susciter des vocations" alors que des milliers d'emplois sont à pourvoir. Elle impliquera "une revalorisation indiciaire et indemnitaire importante", a précisé Éric Dupond-Moretti.
Selon la Chancellerie, une grille "est en cours de discussions" et une décision devrait être prise "fin mai début juin". "Nous n'avons pas encore annoncé de chiffre de revalorisation", a souligné
le ministre de la Transformation et de la Fonction publique Stanislas Guérini, présent à Agen, qui souhaite que la réforme puisse entrer en application au début de 2024.

En janvier 2019, cette même évolution statutaire, alors défendue par plusieurs organisations syndicales, avait été refusée par la garde des Sceaux Nicole Belloubet au motif qu'elle "aurait pour effet d'interdire le recrutement (comme surveillants) de personnes n'ayant pas le baccalauréat", diplôme indispensable pour être candidat à un poste de catégorie B. Environ un tiers des surveillants de prison actuels n'ont pas ce diplôme, selon le ministère.

Former davantage d’agents

Éric Dupond-Moretti a toutefois indiqué devant la nouvelle promotion de l'Enap que la réforme permettrait d'organiser des recrutements d'agents contractuels, de catégorie C, sans le bac obligatoire, pour "seconder" les surveillants pénitentiaires. Ils pourraient assurer, selon la Chancellerie, des missions particulières comme la surveillance de parloirs. Le ministre a également annoncé la création de "plusieurs centres interrégionaux de formation" continue pour les agents pénitentiaires, dont la formation initiale reste à l'Enap. "C'est une belle reconnaissance et une bonne nouvelle pour les personnels", a estimé Emmanuel Baudin, secrétaire général de FO Pénitentiaire, premier syndicat de la profession, présent sur place. Il souhaite maintenant "que le budget suive".
Pour le secrétaire national du syndicat Ufap-UnsaWilfried Fonck, il faut maintenant s'assurer que "cette réforme d'envergure vraiment attendue par les personnels sur le terrain leur soit bénéfique", et notamment redéfinir les missions du surveillant.

©DR

Partager :
Abonnez-vous
  • Abonnement intégral papier + numérique

  • Nos suppléments et numéros spéciaux

  • Accès illimité à nos services

S'abonner
Journal du 24 mars 2023

Journal du24 mars 2023

Journal du 17 mars 2023

Journal du17 mars 2023

Journal du 10 mars 2023

Journal du10 mars 2023

Journal du 03 mars 2023

Journal du03 mars 2023

S'abonner
Envoyer à un ami
Connexion
Mot de passe oublié ?