À 500 m du terminus de la ligne 13, juste à côté de la station de métro Saint-Denis Université, c’est un véritable domaine agricole qui vient de prendre place. Il permet de suivre toutes les étapes de production des produits, de la plantation à la récolte, d’apprendre à fabriquer du pain, de de découvrir un musée et même de trouver un marché de vente directe.
Une serre “GROOF »
À côté du champ où poussent choux et salades bien alignés par rangées, une serre surplombe l’ensemble du domaine. Les architectes, le cabinet Lacaton & Vassal et Gaëtan Redelsperger, ont chapeauté la structure de la serre, alliant production locale et économie d’énergie. « Le fait de vouloir produire sous serre était vraiment adapté », explique Nicolas Brulard, qui travaille dans le bureau d’études chargé de la conception qui entourent les fermes de Gally, un ensemble de structures dont celle de Saint-Denis fait partie. Une fois entrés, ce sont des dizaines de plants de tomates suspendus, qui accueillent les visiteurs. Le mobilier, lui aussi, est hors du commun. Les plants s’enracinent dans des blocs de terre délimités, afin de permettre la mobilité des rangées. « Le mobilier est relativement léger, on peut le déplacer par la main », précise Nicolas Brulard. Le coût total de construction de la serre réside aux alentours de 80 000 euros. Au total, elle peut même supporter jusqu’à 500 kg de portance et la structure permet de créer un micro-climat avec un effet thermique utilisé par la serre. La serre à toiture de la Ferme ouverte de Saint-Denis est la seule serre pilote du programme GROOF en France, qui comprend trois objectifs majeurs et d’autres projets dans l’Union européenne. Parmi ces objectifs, il y a celui d’identifier et réduire les barrières à l’accès au marché, en travaillant sur les règles d’urbanisme, les réglementations techniques ou les assurances, mais aussi celui d’accompagner les premiers utilisateurs dans la mise en œuvre de leur projet ou encore, d’expérimenter et de démontrer la rentabilité des technologies utilisées et leur acceptation par les populations locales.
L’énergie au cœur du projet
Lors de la conception de la serre sur le toit, une chose est certaine : la notion d’échange thermique est centrale dans le projet. Ainsi, il y a un véritable échange de chaleur entre les différents compartiments et l’équipe de conception a choisi de créer un mur en béton, de façon à ce qu’il réduise les consommations énergétiques de la serre d’environ 20 %. « L’enjeu, c’était vraiment de concevoir cette serre qui était connectée au bâtiment », développe Nicolas Brulard, complétant qu’il s’agit aussi « de faire lien entre architectes, thermiciens, producteurs, etc ». Le bâtiment est conçu de manière très simple et un suivi des échanges de chaleurs, des consommations d’eau ou encore, des consommations d’engrais, est réalisé régulièrement. En termes d’irrigation, c’est un circuit ouvert qui a été choisi, de façon à récupérer les eaux. D’ailleurs, le micro-climat est une vraie plus-value avec le changement climatique puisque même en cas d’été trop pluvieux ou de très mauvais temps, les tomates pourront continuer à pousser. « Si nous avons un automne qui arrive un peu tôt ou un été pluvieux, comme en 2021, nous ne sommes pas capables de répondre à la demande locale sans la serre », précise Nicolas Brulard. Au sein de la serre, les tomates sont majeures, mais l’équipe de la ferme de l’Envol y fait aussi pousser quelques plants de cucurbitacées. Par cycle de production, c’est un important volume qui est attendu, puisque les plants de la serre sur le toit devraient donner plus de deux tonnes de tomates.