Enarque et diplômé de HEC, il prendra le 1er juillet la tête de la CNDA, qui statue sur les recours introduits par les demandeurs d'asile déboutés en première instance par l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides).
« Assesseur à la section du contentieux (du Conseil d'Etat) depuis 2021 et juge des référés, il est nommé président de la Cour nationale du droit d'asile » où il succède à Dominique Kimmerlin « qui a fait valoir ses droits à la retraite », souligne un communiqué du Conseil d’Etat.
Outre une longue carrière au Conseil d'Etat entamée en 2000, Mathieu Herondart a occupé divers postes au ministère de la Justice, dont celui de directeur de cabinet de la garde des Sceaux Nicole Belloubet en 2017.
Il va prendre à l'été la tête d'une institution scrutée, l'activité de la CNDA étant au cœur de la stratégie migratoire du gouvernement, qui voit dans sa capacité à gérer rapidement ces dossiers une manière de mieux prendre en charge les réfugiés et d'éviter le maintien sur le territoire des personnes qui ne relèvent pas du droit d'asile, en vue de les expulser.
En 2021, plus de 68 000 dossiers ont été déposés à la CNDA, en augmentation par rapport à l'année pré-Covid 2019, qui était déjà une année record en termes d'activité.
« On a une grosse pression », avait confié à l'AFP en janvier la vice-présidente de la Cour Isabelle Dély, en particulier sur les délais de traitement et la réduction du « stock » de dossiers en souffrance.
Mathieu Herondart est également nommé président de la CNDA dans un contexte de défiance interne. Plusieurs grèves ont jalonné la fin 2021, dont celle des agents qui dénonçaient une « politique du chiffre » de la juridiction.