Dès le début de l’année 2021, l’ordre a souhaité insister sur le rôle de l’expert-comptable au cœur de l’économie. « Avec la crise Covid, je crois que nous avons prouvé nos actions, notre utilité », a rappelé Lionel Canesi, évoquant la vingtaine de dispositifs qui ont « consacré l’expert-comptable tiers de confiance ». L’action de la DGFiP, conjuguée à celle des experts-comptables, a ainsi permis « d’accompagner, de sauver l’économie », selon lui.
L’institution va continuer de « pousser » en ce sens et d’être force de proposition, avec l’objectif de permettre à l’ensemble de la société de bénéficier de son expertise. À titre d’exemple, cela s’est traduit notamment par les 50 propositions « pour la relance rapide de l’économie » et les 100 propositions pour la présidentielle (dont 10 % axés sur l’écologie).
De manière générale, il s’agit de montrer que les experts-comptables ne sont pas « enfermés dans l’économie ». À ce titre, le prochain congrès de la profession, organisé à Paris, du 28 au 30 septembre, mettre l’accent sur l’écoresponsabilité. « Nous voulons envoyer un message à notre écosystème. Les experts-comptables y sont au cœur. Comme le Colibri, nous avons décidé de faire notre part », a expliqué Lionel Canesi. Les 26 000 m2 de moquette, autrefois utilisés pour l’événement, seront supprimés cette année. Le rejet de 1 500 tonnes de CO2, soit l’équivalent de 1 500 allers-retours Paris-New-York, sera ainsi évité. De la même manière, l’argent investi autrefois dans les goodies sera reversé à une association qui replante des arbres. « C'est cela aussi, faire notre part, envoyer un message. Nous sommes aux côtés des TPE, PME pour les embarquer dans cette révolution, cette évolution aussi sociétale et écologique », a insisté le président de l’OEC.
La plénière d’ouverture accueillera également Jean-Marc Jancovici. D’autres personnalités viendront animer le congrès, à l’instar de Fabien Galthié, le sélectionneur de l'équipe de France de rugby. Un « duel d’éditorialistes » est aussi prévu, avec Christophe Barbier et Yves Thréard. Enfin, Lionel Canesi l’a annoncé, Michel Barnier viendra évoquer le contexte géopolitique. « On voit bien cette crise Covid, couplée à la guerre en Ukraine, fait bouger les lignes. Nous avons donc besoin de la vision du négociateur du Brexit, qui a aussi été commissaire européen. Nous avons besoin d’une personnalité reconnue dans le domaine, pour nous tracer les quatre ou cinq prochaines années en Europe et dans le monde », a indiqué Lionel Canesi. « Nous avons aussi besoin de cette vision pour accompagner nos clients. Vous voyez donc, une institution qui fait bouger les lignes, qui a envie d’agir pour servir et être utile ».
La facture électronique
Lionel Canesi a également insisté sur le sujet du numérique, un axe essentiel pour les experts-comptables. « La profession doit s’emparer de la facture électronique et accompagner les trois millions de TPE-PME dans ce virage. Si nous ne détenons pas la facture électronique, nous n’aurons plus la comptabilité. Jefacture.com devra être la plateforme majoritaire en juillet 2024 », a-t-il ajouté. Les grandes entreprises devront mettre en application cette réforme le 1er juillet 2024, les moyennes entreprises le 1er janvier 2025, et l’ensemble des entreprises le 1er janvier 2026. « Ces trois dates concernent l’émission. Concrètement, le 1er juillet 2024, toutes les entreprises de France devront être capables de recevoir les factures électroniques et tous nos clients, même ceux de petite taille, les recevront », a rappelé le président de l’OEC, qui souhaite prendre le sujet à bras-le-corps.
« Nous devons prendre ce sujet à bras-le-corps. Nous travaillons beaucoup sur jefacture.com. Des annonces importantes sont en préparation pour le congrès », a assuré Lionel Canesi. « Nous allons passer du chef d’orchestre de flux papier à un interprète de flux numérique. Pour cela il nous faut des outils. C’est ce que l’OEC met en œuvre avec jedataviz.com, une solution d’analyse de data révolutionnaire que le Conseil national a mis en œuvre ».
L’idée, pour la profession, est de se servir de la technologie pour devenir des experts-comptables augmentés. Un autre outil de l’ordre, Image PME, permettra aux professionnels, dès le mois d’octobre prochain, de bénéficier d’analyses sectorielles très puissantes.
La profession a également investi en la matière avec Drakarys, un fonds détenu à plus de 35 % par la profession. « C’est un signe que nous voulons envoyer. Il faut de la concurrence, parce que nous souhaitons bénéficier des meilleurs outils possibles », a expliqué Lionel Canesi, qui poursuivra l’investissement d’ici la fin de l’année pour atteindre un portefeuille d’une demi-douzaine de start-up d’ici la fin de l’année. « Je crois que ce qui est le plus important, c'est que nous retrouvions tous cette fierté d'être expert-comptable », a-t-il conclu.
Une standing ovation pour Laurent Benoudiz
Après avoir présenté le travail de l’Ordre pour préparer l’avenir de la profession et accélérer la transformation des cabinets, Virginie Roitman, présidente de l’OEC Paris Île-de-France, a salué le travail de Laurent Benoudiz. L’actuel président de Sup’Expertise a effectué sa dernière assemblée générale à l’OEC Paris IDF, après cinq années passées à sa tête.
« C’est toute une équipe qui a participé, tous ont été incroyablement volontaires, il y a une ambiance incroyable, peu importe les appartenances syndicales. Je voudrais tous les remercier et les applaudir », a lancé Laurent Benoudiz.