Les acteurs majeurs du tourisme, incluant la Direction générale des entreprises (DGE), Atout France ainsi qu’ADN Tourisme, étaient également présents pour préciser le bilan de cette saison estivale « retour », après deux années de crise sanitaire.
La France, pays touristique de premier choix
Les chiffres de la saison touristique estivale sont encourageants, même si certains enjeux sont à prendre en compte. Selon l’INSEE, le taux de fréquentations dans l’hébergement-restauration est à un niveau historiquement élevé avec le retour des clientèles étrangères européennes et américaines, ainsi qu’un patriotisme touristique de la part des Français. Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et des Moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, estime qu’il s’agit avant tout de « repenser le tourisme d’aujourd’hui mais surtout de demain dans son ensemble » en adaptant le tourisme aux évolutions sociétales, aux changements d’habitudes de vacances ainsi qu’aux changements environnementaux. Un tourisme plus durable, plus social, plus responsable afin d’allier sobriété, vacances pour tous et respect de l’environnement.
« Nous avons des atouts sans pareil », affirme la ministre, évoquant « nos paysages, nos monuments, notre gastronomie, notre culture », ce qui a permis à la France de conserver sa place de première destination touristique mondiale, un titre d’autant plus actuel avec les événements sportifs mondiaux qui seront prochainement accueillis sur le territoire, la coupe du monde de rugby en 2023 et les jeux olympiques et paralympiques en 2024. En ce sens, le plan destination France continue d’améliorer la qualité de la performance touristique du pays, avec deux milliards d’aides prévues sur trois ans afin d’accompagner les deux millions d’acteurs du tourisme.
2022, saison estivale record
Impossible d’évoquer cet été sans penser aux difficultés auxquelles les acteurs du tourisme ont pu faire face. Inflation, sécheresse extrême, incendies, pénurie de main d’œuvre… la saison a été un véritable challenge, « les résultats de l’été sont d’autant plus marquants que les conditions n’ont pas été simples », conçoit Olivia Grégoire. Du côté des chiffres, les fréquentations sont agréablement surprenantes, frisant les chiffres enregistrés en 2019, avant la crise sanitaire. Carton plein notamment pour l’hôtellerie et les campings, également pour les parcs de loisirs. Pour ces derniers, les chiffres d’affaires du mois de juillet sont de 18 % supérieurs à 2021. Peu importe l’inflation, Disneyland Paris, le parc Astérix ou le plus traditionnel Puy du Fou ont toujours la côte auprès des Français, d’après la Direction générale des entreprises. L’été 2022 signe également une belle reprise avec les clientèles internationales, qui sont massivement venues dans notre pays. Les campings ont vu leur fréquentation internationale augmenter de 44 % avec de très beaux taux de fréquentation de la part des touristes originaires des Pays-Bas, de Belgique, d’Allemagne mais aussi le retour de la clientèle britannique. L’avant et l’arrière-saison enregistrent des niveaux de réservations supérieurs à ceux de l’an passé notamment en Île-de-France, avec dix milliards d’euros dépensés par les touristes sur ces périodes d’après Atout France.
Vers un tourisme plus vert
« C’est un véritable bonheur d’entendre la bonne santé du tourisme en France », confie François de Canson, le président d’ADN Tourisme. Après un excellent printemps, le tourisme français signe donc un très bel été et les réservations affichent dix points de plus en septembre qu’il y a un an. « Les Français ont prouvé leur attachement aux vacances », se réjouit François de Canson, alors que 35 millions de Français, soit 7 sur 10 d’entre eux, sont partis en vacances cet été, contre 6 sur 10 l’année passée. Pour la SNCF, l’été 2022 est l’été de tous les records avec 23 millions de billets vendus pour juillet et août. Du côté des hébergements, les hôtels ont bénéficié d’une augmentation significative des prix cet été, avec +22 % de recette moyenne par chambre par rapport à l’été 2019. Cette hausse est particulièrement notable en Île-de-France, où elle est supérieure à 30 %. Toutes les régions tirent leur épingle du jeu, les littoraux en tête en ayant accueilli 37 % des vacanciers.
Pourtant, « jamais sur un été n’aura été mis autant en exergue le sujet environnemental », explique François de Canson. Arrive alors la question de l’environnement et de l’impact de nos vacances sur ce dernier. Il est impératif d’aller vers un tourisme plus durable, « les acteurs du tourisme ne sont pas en reste et sont aussi sujets à la sobriété énergétique » rappelle Olivia Grégoire. L’objectif de réduire de 10 % la consommation d’énergie sur les deux prochaines années par rapport à 2019 est plus que jamais à respecter, avec l’ambition, à l’horizon 2030 de faire de la France « le leader du tourisme durable » affirme la Ministre.