La loi Rixain, votée en décembre dernier, impose aux entreprises de plus de mille salariés de respecter une répartition équilibrée des hommes et des femmes parmi leurs cadres dirigeants et les membres de leurs instances dirigeantes.
Malgré la toute récente nomination de Christel Heydemann à la direction générale d’Orange, la présence de Catherine MacGregor à la tête d’Engie depuis un an et l’annonce de l’arrivée cet été d’Estelle Brachlianoff aux commandes de Veolia, des progrès restent à faire dans le domaine de la féminisation des comités exécutifs des entreprises. Toutefois, le vote de la loi Rixain rend l’avenir plutôt optimiste quant à la parité des sociétés. C’est en tout cas ce que laisse entendre l’état des lieux pour 2022 de Michel Ferrary sur la part des femmes en entreprise.
Pour réaliser cette étude de l’Observatoire Skema de la féminisation des entreprises, le Professeur Ferrary s’est basé sur les rapports annuels publiés en 2021 par les entreprises du CAC40 et en relève les avancées.
Responsabilité sociétale des entreprises
La féminisation semble avoir un impact sur la marque employeur des plus grands groupes puisque l’étude met en relief l’idée que cela peut influer la décision finale des jeunes diplômés de grandes écoles dans le choix de leur future entreprise, et par conséquent leur futur employeur.
L’Observatoire Skema démontre également que plus un comité est féminisé, plus la qualité de la Responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) est au rendez-vous, au même titre que la rentabilité. Actuellement, les femmes ne représentent que 19,53 % des comités exécutifs des entreprises du CAC40 tandis qu’elles sont 33,47% des cadres, vivier traditionnel de recrutement des dirigeants.
Bénéfice de la loi Rixain
Dans la même idée, l’étude fait apparaitre une lueur d’espoir. En 2021, sept entreprises du CAC40 sont déjà en conformité avec la mise en œuvre de la loi Rixain qui légifère sur l’instauration d’un quota de femmes dans les comités exécutifs pour 2027. Celles concernées à ce jour sont Air Liquide, Danone, Dassault Systèmes, Engie, Legrand, Michelin et Schneider Electric. Une donnée encourageante qui reste cependant à nuancer puisque 33 entreprises n’y sont pas parvenues. Pour les entreprises les plus éloignées du quota, de 40 %, trois sont juridiquement domiciliées dans des pays étrangers et ne sont pas soumises à des quotas. C’est le cas notamment d’Airbus, de Stellantis et d’Arcelor Mittal.
L’Observatoire Skema analyse depuis 2007, à l’initiative de son fondateur, le professeur Michel Ferrary, l’évolution du pourcentage des femmes dans les conseils d’administration, les comités exécutifs, l’encadrement et les effectifs des 40 plus grandes entreprises françaises.
Si les objectifs ne sont toujours pas atteints, l’ambition qu’ils le soient, notamment grâce à la loi Rixain, rend l’avenir plus optimiste quant à la place des femmes à la tête de ces sociétés.