« L’urgence d’une stratégie publique pour nos entreprises », c’est le nom du rapport d’information sur les difficultés des PME et ETI concernant le commerce extérieur qui a été adopté, jeudi 8 décembre, par la délégation aux entreprises du Sénat. Les rapporteurs s’inquiètent « d’un creusement du déficit atteignant 84,7 milliards d’euros en 2021 » qui place la France « au tout dernier rang de l’Union européenne » et indiquent qu’il faut urgemment y remédier.
« Il est temps que l’on prenne conscience de tous les risques auxquels la France est confrontée, qu’il s’agisse de la délocalisation des services, des risques de dépendance ou de la sous-évaluation de l’impact des décisions normatives françaises ou européennes. Sans une approche multisectorielle et écosystémique, nous ne parviendrons pas à relever le défi du redressement de notre balance commerciale », a déclaré le sénateur Serge Babary.
10 propositions stratégiques et opérationnelles
Les rapporteurs ont signalé que « le déficit abyssal dépassera les 150 milliards d’euros en 2022 », dénonçant des « difficultés conjoncturelles liées aux crises, sanitaire et énergétique », mais résultant « avant tout de la désindustrialisation de la France, assumée par les gouvernements successifs depuis 40 ans ». Les sénateurs appellent donc de « toute urgence à la définition d’une véritable stratégie globale à long terme et à un pilotage rénové des politiques publiques ayant un impact sur la compétitivité prix et hors prix de la France ».
Ils ont ainsi proposé plusieurs mesures telles que l’incitation fiscale pour encourager les entreprises à « chasser en meute » sur les marchés étrangers, l’organisation d’une campagne d’information pour mieux faire connaître les offres d’accompagnement de la Team France Export, le renforcement de l’apprentissage des langues, de l’économie ou des mathématiques, ou encore la constitution d’une base de données française pouvant guider les acteurs de l’export via l’intelligence artificielle.