La Fédération de Russie a lancé, le 24 février dernier, une guerre qui constitue l’une des plus graves violations de l’ordre de sécurité européen depuis des décennies. Les victimes de cette agression se comptent déjà par milliers et les réfugiés et déplacés, par millions. Faute d’avancée décisive sur le plan militaire, l’armée russe multiplie les bombardements contre les populations civiles et les centres urbains, en violation du droit international humanitaire.
Le coût humain et économique de cette guerre fratricide sera par ailleurs considérable pour la population russe.
Dans ce contexte dramatique, l’ambassade de Russie à Paris se livre à une campagne de désinformation scandaleuse et absurde, dénonçant notamment « la nature inhumaine du régime nazi au pouvoir en Ukraine », la préparation de « différents scénarios de provocation, notamment au moyen d’agents chimiques toxiques » ou pouvant « mener à la contamination radioactive (…) », dénonçant encore un supposé « programme américain de guerre biologique réalisé en Ukraine », selon les communiqués de l’ambassade de Russie en France des 15 et 16 mars 2022.
Gérard Longuet, président du groupe interparlementaire d’amitié France-Russie, dénonce fermement ces communiqués adressés aux parlementaires et diffusés sur les réseaux sociaux, soulignant que la désinformation russe ne repose sur aucun fait avéré. La mémoire du prix considérable payé par la population soviétique face au nazisme devrait interdire toute invocation indue d’un objectif de « dénazification ». Quant aux accusations portant sur l’emploi d’armes bannies par le droit international, elles sont particulièrement préoccupantes, faisant craindre le risque d’une escalade intolérable dans ce conflit.
Pour le groupe d’amitié France-Russie du Sénat, la communication des autorités russes s’apparente aujourd’hui à une tentative orwellienne de construction d’une réalité alternative pour légitimer une agression et des modes d’action inacceptables. Dans ce contexte, il se réunira le 12 avril prochain pour examiner les suites à donner à son activité.