Après avoir occupé le Parc des Expositions de la Porte de Versailles pendant neuf jours, le Salon international de l’Agriculture s’est achevé, dimanche 5 mars, avec un bilan positif, et notamment 615 204 visiteurs. Un retour à la normale avec une affluence équivalente à celle d’avant-Covid. L’édition 2022 ayant été marquée par le déclenchement de la guerre en Ukraine, cette année était donc à l’heure du bilan pour le monde agricole, avec ses angoisses climatiques et économiques.
« Un succès » pour les organisateurs du Salon de l'agriculture
Autour de la vache égérie Ovalie, d'une moissonneuse-batteuse ou de l'étal du poissonnier, des centaines de milliers de visiteurs sont venus découvrir la diversité de la plus grande ferme de France. Samedi 4 mars, une affluence record a d’ailleurs contraint les organisateurs à fermer plus tôt les accès du salon, qui a aussi été marqué cette année par la présence accrue de groupes de jeunes gens avinés. Toutefois, le record de visiteurs de 2014, avec plus de 700 000 personnes, n’a pas été battu, mais cette édition 2023 est tout de même considérée comme « un succès » par les organisateurs.
Depuis son ouverture le samedi 25 février et la visite du président de la République Emmanuel Macron, le Salon international de l’Agriculture 2023 a été le bal des personnalités. Ministres, élus français comme étrangers, ils ont été plus de 80 à arpenter les allées du Parc des expositions. Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau a d’ailleurs passé les neuf jours sur place. L’Exécutif voulait rassurer les agriculteurs sur deux dossiers : la baisse du nombre de pesticides à leur disposition, car ils sont jugés
nocifs pour la santé et la biodiversité, et l'accès à l'eau après un été historiquement sec et un hiver où la pluie s'est faite désirer.
Plusieurs plans annoncés par le Gouvernement
Lors de sa venue, Emmanuel Macron a annoncé un « plan de sobriété sur l'eau » et un autre pour les produits phytosanitaires, dont la Première ministre Élisabeth Borne a dessiné les contours deux jours plus tard. Le « plan Ecophyto 2030 », qui contrairement aux précédents, ne comporte pas de nouvel objectif de réduction des pesticides, mais vise notamment à préserver la compétitivité des agriculteurs français. Le Gouvernement a ainsi promis d'aider à financer la recherche d'alternatives aux produits qui pourraient être interdits dans les prochaines années. L'Exécutif travaille aussi à un plan sur l'eau qui doit être présenté dans le courant du mois de mars. Parmi les pistes étudiées : un stockage accru, la réutilisation des eaux usées, de moins de 1 % en France contre 8 % en Italie ou 14 % en Espagne, et le développement de variétés de cultures plus résistantes au stress hydrique.
Un dispositif de soutien au pouvoir d’achat en préparation
Comme à son habitude, le salon a coïncidé avec la clôture des négociations annuelles entre les enseignes de supermarchés et leurs fournisseurs, qui se sont achevées le 1er mars, et ont laissé augurer une augmentation de 10 % des prix payés aux industriels. Une hausse qui se répercutera in fine dans le panier de courses. Pour limiter l'impact sur la facture des consommateurs, Emmanuel Macron a souligné que « ceux qui doivent faire un effort sur leurs marges, ce sont les distributeurs ». Même si, de son côté, le Gouvernement planche sur un dispositif de soutien au pouvoir d'achat des Français, que le ministre de l'Économie Bruno Le Maire veut voir effectif dès la mi-mars.
Des millions de crédit reposant sur France 2030
Avant le lancement du Salon, Emmanuel Macron avait annoncé aux pêcheurs le prolongement de leur réduction sur le carburant, une mesure qui coûte « environ 2,5 millions d’euros par mois », selon le secrétaire d’État à la Mer, Hervé Berville. Durant ce dernier, d’autres enveloppes ont été parsemées, reposant souvent sur des crédits du plan d’investissement France 2030. Ainsi, 400 millions d'euros doivent être débloqués pour aider à investir dans des « agroéquipements innovants ». Grosse déception en revanche pour les producteurs bio, qui ont jugé « méprisante » la proposition d'une aide à la trésorerie de dix millions d'euros, alors que la baisse de consommation plonge le secteur dans le « marasme », avec un recul du nombre de conversions au bio de 32% sur un an, selon l'Agence bio.