Le pacte de compétitivité est arrivé à point nommé, dans un contexte de crise jusque-là jamais égalé. Avec son lot de « recommandations » et de « mesures » pour tenter un regain de croissance en France, le pacte a été trop attendu comme le « sauveur » de notre industrie.
A en juger d’un peu plus près, il expose surtout ce qui, depuis une vingtaine d’années, cause le déclin industriel de notre pays. Le coût du travail y occupe une part importante, mais il n’explique pas à lui seul une telle chute. Notre système ne tient plus debout et il devient plus qu’impératif de le corriger, voir d’en changer. Nos entreprises sont à bout de souffle, en particulier les petites et moyennes, qui constituent pourtant le maillage économique du territoire.
A ces difficultés viennent s’ajouter le chômage massif que l’État n’arrive plus à résorber. Un retour au plein emploi dans cette conjoncture paraît illusoire, mais il y aurait quand même matière à repenser nos emplois, en tenant compte des évolutions sociétales et environnementales.
Ces emplois de demain se trouvent dans l'économie sociale et solidaire (ESS), un secteur qui représente à ce jour près de 10% de l’emploi en France, pour un poids économique de 56,4 milliards par an. L’ESS est avant tout sociale et écologique, elle est totalement indépendante du capital financier et sa vocation première est de satisfaire des besoins qui s’imposent : services aux personnes dépendantes, économie d’énergie, recyclage de produits en fin de vie…
Elle créée de la valeur ajoutée par sa capacité d'innovation sociale, de coopération, mais aussi par l'épargne solidaire qu'elle suscite et les circuits courts qu'elle met en œuvre.
Bien que des progrès aient été réalisés, le nombre d’entreprises sociales et solidaires -222 900- est encore trop faible. Il ne tient qu’à nous de l’augmenter !
Copyright Éric Gautier