« Depuis 2016 nous avons fait beaucoup pour mieux loger les Franciliens, avec un seul objectif, à la fois construire plus et mieux. Pourquoi plus ? Parce que l'Île-de-France est une région du mal-logement, qui grandit tous les ans, avec 50 000 habitants en plus par an sur les cinq dernières années. Cela veut dire que nous avons besoin de continuer à construire des logements ».
La Région dispose de plusieurs outils pour cela, et notamment de l'Etablissement public foncier d'Île-de-France. « Avec lui, nous avons libéré du foncier, nous avons simplifié des normes, nous avons rendu la construction plus simple pour les maires qui sont nos partenaires. Nous avons permis la réalisation directe de 32 000 logements diversifiés dont plus de 40 % de logements sociaux et plus d'un million de mètres carrés d'activités », a expliqué la présidente de la Région. « Nous avons aussi versé des subventions régionales, pour aider au financement du logement social notamment, avec 35 000 logements sociaux créés, et nous allons continuer à être au rendez-vous ».
Pour construire « mieux », Valérie Pécresse souhaite « créer un nouveau cadre de vie plus humain et plus beau pour les Franciliens ». A ce titre, la Région a déjà lancé la première Biennale d'architecture francilienne et de paysage (Bap !). « La thématique était à l'image de notre stratégie pour le logement : réconcilier l'homme, la ville et la nature. Bien avant la covid, c'était notre ligne directrice en matière de logement », a expliqué Valérie Pécresse.
L'équipe de la candidate ne veut plus de la « loi du tout béton », ni « mettre les Franciliens dans des cubes, dans des boites, sans balcons et sans espaces verts », mais entend se concentrer sur l'amélioration de la qualité de vie. Cela s'est traduit, dans la précédente mandature, par une action visant à tenter de casser les poches de pauvreté, en luttant contre la ghettoïsation urbaine (avec le « plafond anti-ghetto »). « Durant le mandat, nous n'avons plus subventionné les logements sociaux là où il y en avait déjà plus de 30 % », a rappelé Valérie Pécresse. Pour elle, « améliorer la qualité de vie c'est aussi créer une nouvelle philosophie urbaine ». Cette dernière s'est traduite par la politique relative aux 100 écoquartiers franciliens innovants et écologiques. « En quatre ans, c'est 58 quartiers financés, 198 millions euros injectés », a souligné Jean-Philippe Dugoin-Clément, deuxième vice-président du Conseil régional. Nous souhaitons en faire 65 nouveaux et augmenter nos participations financières qui sont de 4 millions d'euros dans le cadre du recours matériaux biosourcés ».
La rénovation urbaine
« Rénover les quartiers populaires c'est aussi l'ambition de l'Agence nationale de la rénovation urbaine, nous nous sommes engagés à hauteurs de 250 millions de crédits pour la rénovation urbaine, autour de trois priorités, l'équipement en faveur des jeunes, l'activité des commerces, la sécurité et la tranquillité de chacun », a indiqué la présidente de Région, qui a déploré l'hyper-bureaucratie et la lenteur de l'Agence, ayant conduit à n'engager que très peu de ces crédits.
Pour le prochain mandat, l'équipe de Valérie Pécresse souhaite conforter ces résultats et amplifier sa politique, avec une triple philosophie d'action : renforcer le soutien au logement locatif intermédiaire et pas seulement au logement social (car les classes sociales et intermédiaires sont beaucoup trop souvent oubliées) ; encourager l'accession sociale à la propriété par le développement du bail réel et solidaire, qui diminue le prix d'achat du logement ; et engager la transformation de bureaux non utilisés en logements et la transformation de quartiers de bureaux en quartiers de logements. En la matière, elle sera « aidée par l'extension du télétravail liée à la crise sanitaire ».
Valérie Pécresse enisage également de continuer à simplifier, à libérer les constructions et les initiatives des maires. « Nous ne devons respecter que la loi, nous ne mettons aucune sur-norme », a-t-elle expliqué.
Pour pouvoir améliorer la qualité du logement, la candidate souhaite également améliorer l'entretien des parties communes, avec une mesure concrète ciblée sur les ascenseurs « trop souvent bloqués ou cassés dans les logements sociaux » en créant la première brigade régionale de réparation rapide des ascenseurs.
Toujours en matière de sécurité et de bien-être, la majorité prévoit également de supprimer 50 000 passoires thermiques dans le parc social à l'horizon 2030 et d'exclure des logements sociaux les personnes condamnées pour dégradation de locaux, violences ou trafics.
La lutte contre l'hyperdensité urbaine
Sur le développement de la nature en ville, l'équipe de campagne de la candidate prévoit également d'encourager les jardins partagés, les cités-jardins, et de conditionner le financement régional des logements sociaux à la création de balcons.
Enfin, pour lutter contre l'hyperdensité urbaine, elle compte encourager la construction de projets immobiliers à plus forte qualité architecturale, mais aussi continuer à faire du “dispositif anti-ghetto“ le pivot de sa politique du logement. « A horizon 2050 nous avons l'objectif de la zéro artificialisation nette. Oui nous allons continuer à construire, mais pas en empiétant sur les espaces naturels et agricoles. Sous la majorité précédente, on a artificialisé 1300 hectares par an, nous avons fait tomber ce chiffre à 500 hectares par an, et nous allons encore le faire baisser de 25 % dans le prochain mandat », a annoncé Valérie Pécresse.
Cet objectif « très ambitieux » suppose toutefois de réaliser trois choses : « reconstruire la ville sur la ville et ne pas faire d'étalement urbain, lutter contre l'habitat insalubre de manière résolue et contre les marchands de sommeil, transformer les bureaux comme indiqué précédemment, et préserver l'habitat pavillonnaire, que nous voulons garder, tout en détruisant les quartiers ghettos ». Pour cela, Valérie Pécresse souhaite réutiliser les friches, grâce à un plan de l'Etat de 40 millions d'euros sur deux ans, qui permet de les dépolluer puis de construire dessus.
Les jeunes ne seront pas oubliés, avec 35 000 logements supplémentaires pour les étudiants et les jeunes actifs de prévus, la poursuite des aides pour leur permettre de devenir locataires et de payer leur caution, la création de 3000 places d'internat dans les lycées (également ouvertes aux étudiants) et le soutien des projets de logements partagés (colivings, logements intergénérationnels, ou inclusifs).