CFDT, CGT, Unsa, ou encore FSU. Pas moins de 13 syndicats sont engagés dans la lutte contre la réforme des retraites portée par le Gouvernement. Derrière l’union intersyndicale de façade, chaque syndicat défend sa vision des retraites.
Trois piliers à CFDT : « solidarité, égalité, émancipation »
Le principal syndicat de France a formulé sept revendications concernant les retraites. « Nos revendications sont guidées par nos valeurs : solidarité, égalité, émancipation et démocratie », expliquent-ils. La Confédération française démocratique du travail (CFDT) propose tout d’abord un système de retraite universel « Il doit permettre de construire une solidarité universelle où tous les actifs, du public comme du privé, sont solidaires, et qui ne pénalise plus les femmes, les polypensionnés, les personnes précaires et les bas salaires ».
Une compensation des dix formes de pénibilité du travail est aussi demandée. « La pénibilité réduit l’espérance de vie, les travailleurs exposés doivent donc pouvoir partir plus tôt à la retraite et avoir droit à des mesures de prévention », se justifient-ils.
Parmi les autres revendications du syndicat, on retrouve le droit à la retraite progressive pour aménager les fins de carrière ; un minimum de pension égal à 100 % du smic pour une carrière complète ; une garantie à 100 % des droits acquis avant 2025 ; des compensations salariales ainsi que le maintien du droit à partir à la retraite à 62 ans et du dispositif des carrières longues.

Retraite à 60 ans pour la CGT
La Confédération générale du travail (CGT) affiche sa volonté de « conquérir un haut niveau de droits à la retraite ». Ils veulent garantir le droit à une retraite pour tous les salariés dès 60 ans, avec un revenu de remplacement qui permette de vivre dignement. « Un taux de remplacement au minimum de 75 %, et en aucun cas inférieur au SMIC, pour une carrière complète de travail, doit être assuré quel que soit le régime de retraite et reposer sur l’ensemble de la rémunération ».
Les conditions et les droits de départ à la retraite sont aussi un point-clé des revendications de la CGT. Selon eux, « la décision du départ en retraite doit rester le choix individuel du salarié ». Ils veulent qu’un droit au départ à taux plein anticipé en retraite pour les salariés ayant exercé des travaux pénibles et astreignants soit reconnu dans tous les régimes, et que le droit au départ à la retraite à taux plein, anticipé, pour les personnes en situation de handicap, soit amélioré. Le syndicat souhaite aussi que l’évolution de la pension soit indexée sur le salaire moyen.
L’Unsa, opposition mais dialogue
Sur la page dédiée à la question des retraites du site de l’Union nationale des syndicats autonomes (Unsa), le lecteur ne peut passer à côté de cette information : l’Unsa est contre la réforme mais accepte la discussion, en négociant et en proposant des solutions. Neuf revendications et propositions sont ainsi mises en avant par le syndicat, à commencer par la question de la date de mise en application de la réforme. L’Unsa souhaite un report. Le nouveau système n’entrera en vigueur que pour ceux nés en 1975 et non 1963, comme prévu initialement. 40 % des salariés des secteurs public et privé ne sont donc plus concernés. « D’ici 2037, il faudra trouver les compensations (refonte des grilles salariales...) pour la totalité des salariés du public comme du privé », explique le syndicat. Il demande aussi le retrait de l’âge pivot, qui ne rendrait pas moins inacceptables certaines autres mesures sur lesquelles l’UNSA se bat pied à pied.
Une « régression des solidarités » pour la FSU
« La réforme des retraites s’inscrit dans une logique libérale de régression des solidarités collectives et une volonté de baisse des dépenses publiques », prévient La Fédération syndicale unitaire (FSU). Pour elle, des améliorations du système actuel sont aussi réalistes que nécessaires, pour une réduction des inégalités et pour une amélioration du niveau de vie de tous les retraités.
La FSU veut garantir le départ à 60 ans avec un niveau de pension d’au moins 75 % du revenu d’activité, intégrer dans la durée cotisée ou validée, des années d’études et de formation, stages, services civiques et de chômage, prendre en compte la fatigue au travail, sa pénibilité en aménageant les fins de carrière sans que cela impacte le calcul de la pension ou encore obtenir de véritables « compensations » familiales et conjugales pour les femmes.
Après deux grandes journées de mobilisation réussies, l’intersyndicale appelle à deux nouvelles journées de grève dans toute la France, les 7 et 11 février prochain.