Le redressement productif est, avec la croissance, l’axe économique moteur du nouveau quinquennat. Les ambitions sont à la fois nobles et salutaires. Reste qu’en la matière, l’effet d’annonce sera sans doute plus brillant que l’annonce des effets. La mission d’Arnaud Montebourg confine, en effet, au surhumain. L’épreuve paraît si disproportionnée... Les plans sociaux, en cours ou attendus, font figure de tsunami que de bien improbables mesures ne pourront guère endiguer. L’industrie –notamment automobile-, la distribution, l’énergie, les transports, les banques et la communication se préparent à de douloureux arbitrages. Des dizaines de milliers d’emplois sont aujourd’hui menacés à court ou moyen termes. Même une hyperactivité du ministre du Redressement productif ne pourra influer durablement sur le sens de cette funeste et implacable histoire économique. La volonté politique n’a finalement qu’un poids relatif face aux bilans et à la nécessité pour les entreprises, grandes, petites et moyennes, de sauver ce qui peut l’être. Même les secteurs de pointe, comme les télécoms, songent à un certain rééquilibrage. Animé par une neutralité bienveillante, le Groupe des fédérations industrielles affirmait dernièrement recevoir assez favorablement les élans élyséens, surtout s’ils sont marqués au sceau du «bon sens» et du «pragmatisme». Son président, Pierre Gattaz, ne cache pas qu’il eut préféré la création d’un ministère de «l’Ambition industrielle». Au-delà d’une méthode Coué qui montrera certainement rapidement ses limites, il appelle de ses vœux un «environnement réglementaire favorable à l’industrie, à l’initiative privée et à l’esprit d’entreprise, à la fois simplifié et stabilisé.»
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