Travaux, déviations et embouteillages… Depuis plusieurs années, le quartier de la Porte Maillot, situé à cheval entre le XVIe et le XVIIe arrondissements de Paris, est le théâtre du chantier Eole. Commencés en 2016 afin de créer une nouvelle gare pour le prolongement du RER E et permettre au bois de Boulogne de rentrer à nouveaux dans Paris avec un vaste parvis végétalisé, parsemé de 600 arbres, de gradins, de cheminements piétons et de pistes cyclables, les travaux touchent enfin à leur fin. En effet, dernièrement, trois voies de circulation ont été ouvertes pour traverser en ligne droite la porte Maillot, avant une réouverture complète prévue pour juillet prochain. De son côté, la gare qui sera totalement en souterrain avec une verrière de 180 mètres de long et qui accueillera 35 000 voyageurs par jour, devrait être prête dans les temps pour les Jeux olympiques de Paris 2024, soit avec un retard de douze mois par rapport à la date de livraison initiale.
Des chantiers terminés au printemps 2024
A la suite du dernier Comité stratégique des mobilités des Jeux olympiques et paralympiques qu’ils ont présidé, Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports, et Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, se sont rendus à la Porte Maillot pour faire le point et visiter le chantier Eole dans le cadre du prolongement à l’Ouest du RER E. Ils ont aussi évoqué la situation de l’extension de la ligne 14 à Saint-Denis et à Orly. Les deux dossiers, qui ont pris du retard notamment à cause de la crise Covid, devraient entrer en service « in extremis » au printemps 2024, mais « il n’existe plus aucune marge de sécurité », ce qui n’empêche pas les deux ministres de rester confiants. « Infrastructures, plans de transports renforcés, réseaux cyclables et maîtrise des flux dans nos aéroports : nous serons au rendez-vous en 2024 », a affirmé la ministre des JOP, rappelant que le Palais des Congrès accueillera le centre des médias des Jeux, et qu’une partie de la famille olympique dormira dans les hôtels situés à proximité de la Porte Maillot.
« Nous tenons nos plannings »
Pour assurer l’avancée des travaux et montrer la mobilisation du Gouvernement et des parties prenantes, les deux ministres ont prévu d’effectuer des revues de chantiers toutes les six semaines à l’avenir. « Nous restons très prudents et très vigilants sur les chantiers. Nous sommes entourés d’équipes qui sont ultras mobilisées. Nous savons qu’il y a toujours des aléas et des risques, mais la mobilisation est maximale. Pour l’heure, nous tenons nos plannings », a indiqué le ministre des Transports. Clément Beaune a ensuite précisé : « Nous avançons dans des délais serrés, mais nous serons prêts. Actuellement, c’est une course, qui est bien engagée avec les équipes de la SNCF, la ville de Paris et les autres acteurs qui nous permettront d’avoir de belles infrastructures pour nos Jeux, mais aussi au-delà des Jeux, d’avoir de beaux transports publics en Île-de-France ». Des propos confirmés par Amélie Oudéa-Castéra : « C'est un très beau chantier et je pense qu'il est assez représentatif par la diversité des acteurs qui ensemble combinent des énergies pour procurer un projet, qui est un progrès pour les habitants ».
La question du financement clarifié
Durant cette visite, Clément Beaune a voulu être précis sur la question du financement de ces chantiers, notamment sur celui d’Eole. « Il y a des surcoûts qui sont apparus, comme c’est souvent le cas dans ces grands projets. A chaque reprise, nous avons trouvé une entente entre tous les partenaires, c’est-à-dire avec la région Île-de-France, la ville de Paris, les départements concernés, SNCF Réseau et l’État. Aucun désaccord n’est apparu, ce projet a été garanti, assuré et sécurisé ». Le ministre des Transports a par ailleurs rappelé que « l’État finance plus de 50 % au total de ce projet et de ses surcoûts ».
Toutefois, il a reconnu qu’une question se posait sur le financement de l’usage et de l’exploitation des lignes nouvelles du Grand Paris Express. « A ce sujet, des discussions sont en cours. Avec Valérie Pécresse, nous avons organisé des assises du financement des transports d’Île-de-France, nous nous sommes donnés jusqu’au mois d’avril pour partager des solutions et cet été, au moment de construire le budget de l’État, nous aurons des pistes partagées pour obtenir un financement agréé et stabilisé pour l’exploitation de ces lignes ».
