AccueilActualitéInterviewPlanète PME : Trois questions à Jean-François Roubaud

Planète PME : Trois questions à Jean-François Roubaud

Jean-François Roubaud, président de la CGPME, vient de présenter la prochaine édition de Planète PME; l'occasion pour lui de faire le point sur la situation actuelle des chefs de petites et moyennes entreprises.
Jean-François Roubaud, président de la CGPME
AP - Jean-François Roubaud, président de la CGPME

ActualitéInterview Publié le ,

Quelles perspectives voyez-vous actuellement pour les dirigeants d’entreprise ?
Jean-François Roubaud : Les chefs d’entreprise sont, par définition, des gens qui vont de l’avant. Leur état d’esprit n’est pas de se lamenter sur leur sort ou sur la conjoncture, mais de regarder les opportunités qui s’offrent à eux et, pour certains, les moyens de s’en sortir. Ceci dit, il est vrai qu’il règne actuellement une forme d’attentisme dû aux incertitudes. Il est difficile de projeter des investissements ou des embauches alors qu’on ignore les contraintes réglementaires ou législatives et qu’on est dans l’incapacité d’anticiper l’évolution du coût du travail. Les dirigeants ont avant tout besoin de stabilité et de lisibilité. Qu’on leur dise une bonne fois pour toutes quelles sont les règles et que l’on arrête de les changer sans cesse.

Quels sont pour vous les chantiers prioritaires ?
Jean-François Roubaud : La baisse du coût du travail est évidemment un point fondamental, mais on pourrait également mentionner la complexité du Code du travail. Il est vrai qu’en la matière, les choses ne s’améliorent pas, qu’il s’agisse par exemple du renforcement des pouvoirs de l’Inspection du travail, de l’interdiction de travailler moins de 24 heures par semaine ou de la nouvelle « usine à gaz » que représente la mise en place du compte individuel de pénibilité. Enfin, n’oublions pas le poids des prélèvements obligatoires destinés notamment à financer une fonction publique que l’on se refuse à diminuer et qui pèse lourdement sur le secteur marchand.

Y-a-t-il des solutions au déclin français ?
Jean-François Roubaud : Le déclin n’est pas une fatalité. La France doit miser sur ses entreprises en leur donnant les moyens de se développer. Elles créeront de l’emploi et inverseront la spirale actuelle. L’avenir est porteur de merveilleuses innovations qu’on ne doit pas brider au nom d’un principe de précaution qui favorise le repli sur soi. Le numérique ne doit pas nous faire peur. Déjà, les entreprises, y compris dans l’industrie dite traditionnelle, se saisit des opportunités qu’il représente. A nous de mettre les entreprises à l’honneur. Montrons ce qui fonctionne plutôt que ce qui échoue. Encourageons le travail plutôt que l’assistanat, valorisons la réussite plutôt que de montrer du doigt ceux qui créent des richesses. Ce n’est pas un hasard si les Français plébiscitent les PME. Quelqu’un qui n’hésite pas à prendre des risques sur ses biens propres pour faire avancer une idée à laquelle il croit, on peut et on doit lui faire confiance. Mais cela passe par des actes. Qu’attendons-nous pour mettre en place un taux réduit d’IS pour les résultats remontés aux fonds propres ? Qu’attendons-nous pour faire sauter ces seuils sociaux qui, on le sait, sont des freins à l’emploi ? Plus de liberté et moins de contraintes…

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