Près de trois mois après la décision du préfet de Seine-Maritime d'autoriser le stockage à proximité de Rouen de 400 000 m3 de déchets provenant des travaux du Grand Paris, plusieurs habitants ont déposé plainte pour “faux en écriture” contre la société porteuse du projet, selon une association d'opposants.
"À cette heure, six habitants de Bardouville, principalement des membres de l'association, ont déposé plainte pour usage de faux en écriture par personne morale contre la Société environnement et minéraux (SEM)", a indiqué, à un correspondant de l'AFP, Nathalie Haubert, de l'association “Les pieds dans l'eau, Bardouville en danger”.
Selon l'association, ces plaintes pour "usage de faux en écriture par personne morale" ont été déposées la semaine dernière en gendarmerie et visent la SEM pour la « rédaction de fausses données et de leur usage dans un rapport rédigé en vue de l'exploitation d'une ISDI (installation de stockage de déchets inertes) ».
Le projet, contesté localement depuis des mois, consiste à stocker, dans une ancienne carrière, abandonnée depuis 1992, située sur la commune de Mauny, quelque 383 500 tonnes de déchets inertes provenant de chantiers d'Île-de-France. Ces déchets seront acheminés par barge sur la Seine, avant d'être transportés par camion jusqu'au site retenu à Mauny, une commune appartenant au Parc naturel régional des Boucles de la Seine, située en lisière de la Métropole de Rouen qu'elle souhaite intégrer.
« D'autres plaintes vont suivre. On espère en avoir une quinzaine d'ici la semaine prochaine », a ajouté Nathalie Haubert, soulignant qu'un recours sera bientôt déposé devant le tribunal administratif pour contrer l'arrêté préfectoral.