Le périphérique, autoroute urbaine faisant le tour de Paris, est surtout perçu comme « la ligne la plus directe et surtout la mieux maîtrisée », notent les auteurs de cette étude.
La perspective de l'abaissement de la vitesse de 70 à 50 km/h suscite « un rejet immédiat brutal » des personnes interrogées, qui ne sont pas convaincues des avantages attendus, en termes de baisse de pollution atmosphérique, sonore, et d'accidentologie.
La mise en place d'une voie réservée aux véhicules propres fait, quant à elle, l'objet d'un « rejet très majoritaire », car étant perçu comme discriminant sur le plan social ou ne répondant pas aux contraintes des professionnels, artisans et livreurs. Une voie pour les bus et véhicules de secours passerait mieux, éventuellement aussi pour ceux qui pratiquent le covoiturage à trois ou quatre personnes par véhicule.
De même, la réduction du nombre de voies de quatre ou cinq à trois par sens de circulation fait consensus contre elle, quel que soit l'usage qui serait fait de l'espace récupéré. Enfin, les personnes interrogées sont peu sensibles aux problèmes de pollution, de bruit et d'esthétisme du périphérique, qui est une voie communale de Paris.
« De manière générale, la place centrale qu'occupe aujourd'hui le boulevard périphérique dans le quotidien de ses actuels usagers le rend très sensible à toute mesure visant à modifier sa configuration », écrivent les auteurs de l'étude.
Les enquêteurs ont interrogé 4 000 usagers du boulevard périphérique dont ils avaient pris les numéros à 16 portes entre le 21 septembre et le 26 octobre 2020, ce qui exclut les personnes en transit. L'échantillon comprend 52 % d'utilisateurs pour des raisons professionnelles et 18 % de livreurs.