Ce nouveau dispositif poursuit le même but : faire participer au financement des infrastructures routières les poids lourds qui sillonnent l’Hexagone en évitant les autoroutes. Les camions visés sont ceux qui dépassent 3,5 tonnes (sauf les engins agricoles et forains ainsi que les véhicules de ramassage de lait). Le réseau routier concerné a été limité à 4 000 km au lieu de 15 000 : il s’agit de grands itinéraires de transit où le trafic des poids lourds dépasse 2 500 véhicules par jour. Les tarifs, calculés sur la base de 0,13 euro par kilomètre, seront modulés en fonction du nombre d’essieux du véhicule et de son niveau d’émission. La recette globale étant divisée par deux par rapport à l’écotaxe, il est envisagé de demander une contribution aux sociétés d’autoroutes.
Pour autant, rien n’est vraiment réglé, et cette volte-face du pouvoir a déjà suscité de nombreuses critiques. Les écologistes considèrent qu’il s’agit d’une mesure « au rabais », les transporteurs déplorent « une taxe pesant sur les poids lourds et compromettant la compétitivité des entreprises » et les bonnets rouges dénoncent « la taxation de l’itinéraire Caen-Rennes-Nantes ». Pourtant, l’écotaxe a été votée à la quasi-unanimité en 2009. Peut-être faudrait-il envisager un système plus simple. Par exemple, ne pourrait-on obliger les poids lourds à emprunter le réseau autoroutier sur la plus grande partie de leurs trajets, avec une taxation adaptée ?
Claude Thimonier