Les magistrats du pôle “accidents collectifs” du Tribunal judiciaire de Paris ont adressé dernièrement un courrier à l’ensemble des parties pour leur signifier que l’enquête était close. Cette décision provoque l’indignation, aussi bien pour les sinistrés que pour les mis en cause.
Le matin du 12 janvier 2019, une forte détonation, causée par une fuite de gaz, avait soufflé cette rue du 9e arrondissement de Paris, provoquant la mort de quatre personnes dont deux pompiers. Soixante-six furent blessées grièvement et 400 riverains sinistrés.
Durant l’enquête, la Mairie de Paris et le syndic de copropriété de l’immeuble étaient mis en examen pour “homicides et blessures involontaires” et “destruction, dégradation ou détérioration par l’effet d’une explosion ou d’un incendie”.
Lors du premier rapport, en 2019, les experts avaient conclu à un affaissement du sol et relevaient des manquements des services de la Ville. Le second, rendu en mai 2020, relevait un défaut de vigilance de la Ville de Paris et mettait en cause le syndic pour avoir tardé à réparer la fuite d’un collecteur d’eaux usées. La Mairie avait saisi la Cour d’appel de Paris après le refus d’une contre-expertise.
Aujourd’hui, les deux parties ne comprennent pas la clôture de l’instruction, sans que la Cour d’appel ait pu statuer sur la demande de contre-expertise, et la jugent « incompréhensible » au vu de l’ampleur de l’affaire.