Dans une requête en référé déposée à la Cour administrative d'appel de Paris, des opposants demandent de suspendre le permis de construire, délivré le 21 juillet pour réaliser un centre aquatique à Aubervilliers. Cette piscine, qui doit servir à l'entraînement des athlètes, sera ensuite utilisée par cette ville populaire de banlieue parisienne, qui manque de bassins pour apprendre aux enfants à nager. Mais le projet est agrémenté d'équipements, dont une terrasse, qui imposent la destruction de plusieurs parcelles de jardins ouvriers. Rognés par les aménagements urbains successifs, ces jardins centenaires, enclave de nature et terre nourricière de 2,5 hectares au pied des tours, doivent cette fois être amputés de près de 4.000 m2 pour la construction du centre aquatique. Les requérants – deux associations locales de défense de l'environnement (Environnement 93 et le MNLE-93) et trois “jardiniers exploitants” – estiment notamment que le permis de construire a été délivré à l'issue d'une procédure illégale et que l'impact du projet sur « la biodiversité » ou « les ressources naturelles du sol » est sous-estimé. Grand Paris Aménagement (GPA), détenteur du terrain, a indiqué avoir relogé les jardiniers sur d'autres parcelles voisines, et assure qu'elle remettra en état un autre site boisé, à proximité.
Depuis plusieurs mois, des “Jadistes” manifestent et occupent les lieux avec toiles de tente et mur de paille géant pour bloquer le démarrage des travaux. Ce projet est, selon eux, le signe d'une urbanisation déraisonnée à contre-courant de l'urgence écologique. D'un coût de 33,6 millions d'euros, ce projet porté par la ville d'Aubervilliers doit bénéficier de subventions, dont environ 10 millions d'euros de la Solideo, la société de livraison des ouvrages olympiques.