Le record établi l’an dernier a été de nouveau dépassé. Au 1er décembre 2022, 533 journalistes étaient incarcérés pour avoir exercé leur métier, dont plus d’un quart a été emprisonné au cours de l’année. Jamais RSF n’avait enregistré un nombre aussi élevé de journalistes emprisonnés. Parmi eux, on retrouve 455 hommes et 78 femmes. Ces dernières ont vu leur nombre augmenter de quasiment 30 % en un an.
Cette nouvelle hausse du nombre de journalistes détenus confirme que les régimes autoritaires continuent d’emprisonner de façon de plus en plus décomplexée les journalistes qui les dérangent, et ce, le plus souvent sans se donner même la peine de les juger (63,6 %).
110 journalistes emprisonnés en Chine
Plus de la moitié (54 %) des journalistes emprisonnés dans le monde le sont dans cinq principaux pays. La Chine conserve, année après année, son titre de plus grande prison au monde pour les journalistes (110). On retrouve à la deuxième position la Birmanie (62). En un mois de manifestations, l’Iran est devenu l’un des pires geôliers de journalistes, la 3ème plus grande prison au monde pour les professionnels de l’information. Derrière, on retrouve le Vietnam (39) et le Bélarus (31). À l’inverse de l’Iran, les quatre autres pays qui figurent dans ce sombre palmarès en faisaient déjà partie en 2021.
57 tués et 65 otages
L’année 2022 a aussi battu des records quand on se penche sur le nombre de journalistes tués en exercice. Après deux ans d’accalmie, et des chiffres historiquement bas, le nombre de journalistes tués en 2022 dans l’exercice de leurs fonctions augmente de 18,8 %. Cette année, 57 journalistes ont payé de leur vie leur engagement pour informer, contre 48 en 2021, et 50 en 2020. La guerre en Ukraine qui a éclaté le 24 février 2022 est l’une des causes de cette hausse.
Au moins 65 journalistes et collaborateurs de médias sont actuellement retenus en otage dans le monde. Le nombre global d’otages reste équivalent à celui de l’année dernière à la même date, des libérations ayant été parallèlement enregistrées au Yémen et certains cas requalifiés à la faveur des informations recueillies. Tous les otages se concentrent dans trois pays du Moyen-Orient, à l’exception du cas d’Olivier Dubois, enlevé au Sahel. Il fait partie des 4 journalistes étrangers encore otages à ce jour.