Le Niger est l’un des pays les plus pauvres de la planète et moins de 10 % de sa population a accès à l’électricité. Il dispose cependant d’un atout de taille : ses gisements d’uranium en font le deuxième producteur mondial, derrière le Kazakhstan et devant le Canada. Le groupe Areva, dont l’État français est actionnaire à 80 % via le Commissariat à l’énergie atomique, exploite deux mines d’uranium au Niger – Cominak et Somaïr – et va participer à un troisième site en projet à Inamouren, au nord du pays. N°2 mondial pour l’extraction d’uranium (derrière la firme canadienne Cameco) avec près de 10 000 tonnes par an, Areva est lié au Niger, qui représente plus du tiers de ses approvisionnements, par des accords régulièrement réévalués depuis 1971. L’uranium est une ressource vitale pour la France, qui dispose d’un parc nucléaire de 58 réacteurs, couvrant les quatre-cinquièmes de ses besoins énergétiques.
Le problème qui se pose, ici comme un peu partout dans le monde, est celui du partage de la rente minière. Mahamadou Issoufou, président du Niger, estime que le partenariat avec Areva est « déséquilibré », et son ministre des Mines demande que la part des recettes de l’uranium dans le budget du pays passe de 5 à 20 %. Areva n’est évidemment pas du même avis et considère comme juste le partage des revenus de l’exploitation de l’uranium, dont 70 % va à l’État nigérien. Le groupe fait également observer que le Niger a obtenu en 2008 une hausse de 50 % du prix de l’uranium.
Les forces spéciales françaises ont été déployées sur les sites nigériens d’Areva, que l’armée nationale nigérienne s’avère impuissante à sécuriser. Une façon pour la France de rappeler qu’elle entend défendre ses intérêts stratégiques en Afrique…