Au nombre des calamités anxiogènes qui affectent le moral des Françaises et des Français, la canicule et le pouvoir d’achat accaparent toutes les attentions d'une actualité à l'étiage, très très loin des échos belliqueux du Donbass, de ses drames humains et des menaces plus lointaines.
Pour tout exode, il nous propose les quelque 1 000 km de bouchons sur les routes lors des traditionnels chassés-croisés, pour cette incroyable mobilisation estivale, cristallisée autour du farniente.
Les historiens ont tracé – souvent comme un assaut d’inconscience collective des démocraties – le renoncement qui veilla aux destinées des accords de Munich de 1938. Ils ont pareillement fustigé l’immobilisme des nations “sages”, qui prévalut l’année suivante, au matin de l’invasion de la Pologne par les forces du Reich. Sans oublier cette improbable “drôle de guerre” où une étonnante dynamique occulta l’inéluctable.
Le conflit qui persiste à l’Est de l’Europe, ceux qui prennent forme à travers le monde, livrent une nouvelle version attentiste – comme un réflexe social naturel –, qui veut qu’on profite du moindre instant de bonheur et de paix, en repoussant jusqu’à l’ultime limite le moment d’affronter – avec courage et détermination – la raison des plus fous.