Pour Pierre-Olivier Sur, « le procès ne nous a pas permis d'assurer les droits de la défense les plus élémentaires. » Comme le précise le bâtonnier de Paris, « s’il nous a été possible, dans des conditions dangereuses, de rendre visite à Baghdadi Mahmoudi en décembre 2013 et de participer à une audience en février 2014 ; ma collaboratrice Clémence Witt et moi-même, ainsi que les autres avocats de l'équipe, n'avons pu nous rendre à nouveau à Tripoli. De plus, les conditions de détention –Baghdadi Mahmoudi nous est apparu sous camisole chimique–, l'absence d'accès au dossier, le caractère évolutif de l'acte d'accusation et même l'indépendance des avocats libyens –l'un de nos confrères a été blessé par balle– ne sont que des raisons supplémentaires pour dénoncer une sentence scandaleuse. Elle a été rendue, en notre absence, par des juges partiaux, représentant des factions particulières d'un régime juridique relevant d'un État qui a lui-même disparu.
C'est dans ces conditions qu'avec nos confrères tunisiens, ayant été les seuls avocats internationaux à entrer dans le camp militaire d'Al Hadba et à pouvoir rencontrer le directeur de la prison, les procureurs, les juges, nous avons, Clémence Witt et moi-même, le devoir de dénoncer devant la communauté juridique internationale ce simulacre de procès qui est intervenu aux antipodes des règles communément admises dans le monde entier. »
« Il reste aujourd'hui un infime espoir, le droit d'appel... »