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L'hôpital cherche son nouveau souffle

De plan blanc en vague de Covid, l'hôpital est à bout de souffle. A seulement quatre mois de l'élection présidentielle, les syndicats et les collectifs de soignants espèrent malgré tout « peser sur le débat politique ».
L'hôpital cherche son nouveau souffle
© Adobe Stock

Société Publié le , Margot HERRADA

Abattement, fatigue, perspectives négatives : l'hôpital présente plusieurs signes cliniques de dépression. « Le moral des troupes est clairement dans les chaussettes », résume Yann Le Baron, secrétaire national de l'Unsa-Santé.

Le plan blanc devenu normalité

Le constat est sans appel mais surtout, partagé. La gravité de la situation fait l’unanimité.

« Tout le monde à l'impression de hurler sans être entendu, d’être complètement inaudibles », explique Olivier Milleron, porte-parole du Collectif inter-hôpitaux.

Partout, les lits ferment par manque de personnel et l’offre de soins diminue de plus en plus. « La situation n'a jamais été aussi grave », confirme Marie-Pierre Martin, présidente du Collectif inter-urgences. Elle déplore que le recrutement ne soit « pas à la hauteur des départs » et qu’au final, ce sont les patients qui « en paient le prix fort ».

L’urgence déclarée

« L'hôpital n'est pas revenu en situation normale depuis des mois », affirme Patrick Bourdillon, secrétaire fédéral de la CGT-Santé, qui parle même « d'effondrement total ». « On le voit sur le taux d'absentéisme », assure-t-il, conséquence inévitable des épuisements professionnels.

Cet alarmisme généralisé est un paradoxe face au discours de l’État, qui relativisait encore mi-décembre les fermetures de lits et les pénuries de personnel.

« On ne nie pas les tensions », mais « il n'y a pas de saturation générale », affirmait ainsi le ministère de la Santé, reconnaissant cependant une « légère » hausse de l'absentéisme au début de l'automne.

Ce constat nuancé s'appuit toutefois sur des chiffres remontant à octobre et novembre, avant la double vague des variants Delta et Omicron, qui achève l’hôpital.

Les syndicats se mobilisent

De leur côté, la CGT-Santé et ses alliés de SUD et des collectifs appellent à une journée de mobilisation le 11 janvier, avant un mouvement interprofessionnel plus large (avec FO), le 27 janvier.

L'objectif est clairement de « faire revenir l'hôpital public sur le devant de la scène », souligne Patrick Bourdillon, secrétaire général de la CGT Santé, bien déterminé à « peser sur le débat politique » pendant toute la période électorale.

L'Unsa-santé détaillera également en début d'année son « plan Marshall du recrutement et de la formation », qui inclut entre autres une large titularisation des agents contractuels. En attendant, « nous ne prévoyons pas d'appeler à la grève », indique Yann Le Baron.



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