Les syndicats les plus représentatifs, CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC, ainsi que Solidaires, la FSU, l'Unsa et les organisations de jeunesse se sont déjà retrouvés à trois reprises pour déterminer une ligne d’action. Cette initiative est une première depuis 2017, selon Céline Verzeletti, dirigeante confédérale de la CGT : « vu la situation qui est gravissime, on ne prend pas cette rentrée comme les autres », dit-elle à l'AFP.
Mi-juillet, l'intersyndicale a publié un texte commun faisant des salaires le “sujet prioritaire”, alors que cette question alimente une forte conflictualité dans les entreprises depuis le début de l'année. « Cela n'était pas arrivé depuis 10 ans. Quand tous les syndicats écrivent, je pense que ça vaut le coup de se déboucher les oreilles », a souligné fin août, sur BFMTV, le numéro un de la CGT, Philippe Martinez. De son côté, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, estime dans Le Monde qu'il était « important que les organisations de salariés échangent, au-delà de leurs différences sur le plan de la stratégie ».
« Une mascarade de dialogue » ?
L’un des sujets à l'ordre du jour sera le Conseil national de la refondation, que l'exécutif a lancé à Marcoussis, dans l’Essonne. Si la CFDT entend participer à cette initiative qui répond à son souhait d'un dialogue plus nourri entre les partenaires sociaux et le Gouvernement, ce ne sera a priori pas le cas de la CGT. « On ne veut pas participer à une mascarade de dialogue ou d'échange », explique Céline Verzeletti. Les deux principaux syndicats français ne se retrouveront pas non plus dans la rue le 29 septembre. La CFDT n'entend pas participer à cette journée de grève et de manifestation interprofessionnelle à laquelle appellent la CGT, Solidaires et la FSU.
« Qui va faire croire que c'est parce que vous allez manifester tous ensemble à Paris que cela va régler la question des salaires ? C'est entreprise par entreprise, branche professionnelle par branche professionnelle qu'il faut agir », a déclaré Laurent Berger sur France Info. L'Unsa, qui avait joint ses forces à celles de la CGT lors des manifestations du 17 mars et du 1er mai, ne sera cette fois pas de la partie, selon son secrétaire général, Laurent Escure. FO réserve pour l'instant sa réponse.
La CGT se retrouve aussi relativement isolée, avec Solidaire et la FSU, sur sa participation à un front commun des forces “progressistes” unissant les partis de gauche, les syndicats et des associations comme Attac ou Oxfam. Signataires d'un communiqué commun le 28 août, ces organisations manifesteront ensemble le 29 septembre et envisagent une initiative commune un samedi en octobre.
La grande marche
Le chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a répété son appel à une « immense marche sur Paris » en octobre, mettant en avant que « la gauche est unie, pas les syndicats ». Cette mobilisation doit « permettre d'entrer en confrontation » avec la politique d'Emmanuel Macron, avait-il dit fin août. Son lieutenant, Adrien Quatennens, député du Nord, avait auparavant rappelé que LFI discute « avec les associations, les syndicats, l'ensemble des partis de la Nupes pour aller le plus tôt possible en octobre vers une grande marche nationale face à la vie chère et pour la justice climatique ». Un nouveau rendez-vous de l’intersyndicale est prévu le 12 septembre.
Le Gouvernement en appelle à la "solidarité européenne" pour passer l'hiver
Le Gouvernement en appelle à la sobriété et à la “solidarité européenne”, à l'issue d'un Conseil de défense, présidé par Emmanuel Macron pour faire le point sur l'approvisionnement.
en gaz et en électricité à l'approche de l'hiver. « C'est grâce à la sobriété et la solidarité européenne que nous pourrons éviter des mesures contraignantes », a déclaré la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. « Si la situation est sérieuse, nous avons activé tous les leviers à notre main pour préparer l'hiver », a-t-elle assuré. Le Conseil de défense a rassemblé les ministres compétents sur le dossier énergétique, à l'heure du tarissement des flux de gaz russe et d'une forte indisponibilité du parc nucléaire français.
« Le Conseil a plus particulièrement examiné les relations avec l'Allemagne et l'Espagne, parce que vous savez que nous avons avec ces deux pays d'importants échanges de gaz et d'électricité, et nous avons conclu que cette solidarité réciproque devra être renforcée dès cet hiver », a indiqué Agnès Pannier-Runacher.