« Ces travailleurs ont un impératif de proximité, des salaires faibles et parfois des horaires décalés, complexifiant leur accès au logement et à l'emploi, et affectant également leur qualité de vie », estime l'Institut, pour qui le développement d'une offre de logement en phase avec les revenus est une “priorité” pour atténuer les difficultés de recrutement. À Paris, « moins de 10 % des emplois essentiels » peuvent ainsi être occupés par un salarié ayant un salaire suffisant pour se loger à proximité, révèle l'agence régionale d'urbanisme.
Par travailleurs essentiels, l'IPR entend à la fois les salariés de “première ligne” qui ont poursuivi leur activité, le plus souvent non “télétravaillable”, lors de la crise sanitaire (professions hospitalières, livreurs, aides à domicile, agents de police, etc.), les professions qui contribuent “au bon fonctionnement des missions des « premières lignes »” », ainsi que tous les métiers de services publics du quotidien (éducation, social).
L'Institut Paris Région évalue à 1,9 million le nombre d'emplois essentiels en Île-de-France, et à 38 % le pourcentage d'employeurs qui comptent “au moins un travailleur essentiel”, dans leurs effectifs. Ces emplois se situent majoritairement dans le privé (66 %). Premier facteur d'éloignement domicile-travail, le salaire médian, qui est inférieur d'environ “400 euros net par mois en équivalent temps plein à celui des autres salariés”.
Dans les entreprises de moins de 10 salariés, le salaire médian d'un travailleur essentiel est même “inférieur de 570 euros à celui pratiqué dans celles de plus de 1 000 salariés ». Si le parc social permet de rapprocher les salariés de leur travail, l'étude fait état de filières sociales "embouteillées”, avec “dix fois plus de demandeurs de logements sociaux que d'attributions chaque année”, en Ile-de-France.