Dans une récente note, l'Institut Paris Région a dressé une analyse des comptes consolidés pour la période 2017-2021, permettant un bilan des finances locales franciliennes à la sortie de la pandémie, et a donné quelques perspectives budgétaires pour 2023.
Des dépenses de fonctionnement maitrisées…
Après avoir analysé le niveau d’endettement, les dépenses et les recettes de fonctionnement et d’investissement ainsi que l’épargne brute des collectivités et de leurs groupements territoriaux, l’Institut a observé une réelle maîtrise des dépenses de fonctionnement sur 2017-2021. Durant cette période, les dépenses et recettes de fonctionnement des collectivités locales franciliennes et celles de leurs regroupements ont progressé respectivement de 3,5 % et 4,6 %, soit des niveaux inférieurs à l’inflation observée sur cette période (+5,1 %). D’une manière générale, la croissance des recettes de fonctionnement, supérieure à celle des dépenses, a contribué à augmenter l’épargne brute des collectivités (+11,5 %).
… qui vont connaitre de fortes tensions en 2023
L’inflation, déjà constatée fin 2021, que les conséquences de la guerre en Ukraine a aggravé, rend très compliqué tout « retour à la normale ». De ce fait, les collectivités craignent de ne pouvoir assumer certains postes de dépenses, notamment les achats et prestations de service. En 2021, l’ensemble des collectivités et intercommunalités franciliennes ont dépensé 8 milliards d’euros pour ces derniers, dont près de 800 millions d’euros pour les dépenses d’énergie (électricité, achat de combustibles, chauffage urbain…) et dont 550 millions pour les seules communes (environ 45€/hab., près de 3 % des dépenses de fonctionnement).
Il est très probable que ces postes connaîtront une forte hausse de dépenses et la part des dépenses d’énergie dans les budgets locaux pourrait être assez variable. Mais les craintes des collectivités s’agissant d’une hausse de leurs dépenses vont au-delà de l’énergie et concernent tous les achats nécessaires à l’exécution des services publics portés directement par les collectivités : les dépenses d’entretien, l’alimentation, l’achat d’autres matières et également les prestations de services.
Enfin, les collectivités verront en 2023 les pleins effets de l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires engagée à la mi 2022 qui risquent d’engendrer une augmentation des frais de personnel. Du fait des compétences de proximité qu’elles assurent (gestion des équipements scolaires, petite enfance, voirie…), les communes seront les plus impactées puisque plus de la moitié de leurs dépenses de fonctionnement sont constituées de frais de personnel.