Le sanglier bleu et le Théâtre des deux Ânes mitoyen, incontestables institutions d'un Pigalle renaissant, interprètent depuis quelques semaines un séduisant duo, œuvrant en parfaite symbiose, mis conjointement en scène par le charmant Jacques Mailhot.
Ce dernier, directeur du théâtre depuis longtemps, se lance dans l’aventure de la restauration –un nouveau rôle qui lui sied d’ailleurs à merveille–, avec cette gentillesse qu’on lui connaît et qui est déjà devenue l’image de marque de ce restaurant revisité en profondeur –il en avait d’ailleurs grand besoin…. Dans sa livrée contrastée –murs blanc brisé, tables et chaises tutoyant le noir de jais–, dessinée par l’architecte Gérard Bergami, le Sanglier bleu paraît ainsi littéralement transfiguré, réservant une coda gastronomique au Deux Ânes en plein succès avec actuellement un Flamby le Magnifique qui tient bon l’affiche. Ce cabaret de chansonniers dans la tradition montmartroise –ils ne sont plus légion– respire l’air du temps, faisant claquer au vent sa devise « Bien braire et laisser rire ». Le Sanglier bleu devient ainsi le repaire on ne peut plus recommandable de l’avant et/ou de l’après-spectacle. Grégory Millot apporte tout son professionnalisme à cette nouvelle maison parfaitement tenue, qui a de surcroît l’excellente idée de proposer une carte gourmande et généreuse sachant financièrement raison garder. Le rapport qualité-prix de la carte des vins est éloquent... C’est l’un des vœux de Jacques Mailhot qui fait de l’accessibilité une vertu « maison ». En cuisine, le chef, TéoApostolski, et son engageant Curriculum vitae récitent leurs gammes avec talent, favorisant les plats traditionnels français –joue de bœuf, volaille farcie- et les cuissons longues –agneau de sept heures, façon cromesquis. Le tout est, bien entendu, à découvrir sans tarder !