Alors que la campagne présidentielle suit son cours, le Mouvement des entreprises de France (Medef) compte bien y peser et y faire valoir ses intérêts. Récemment, le syndicat patronal a commandé une enquête à l’institut de sondage Ifop afin de définir plusieurs propositions qu’ils soumettront aux candidats à la présidence de la République. L’institut a questionné les salariés du privé et du public ainsi que le grand public sur leur vision de l’entreprise et sur les enjeux liés au secteur privé dans les années à venir. Il ressort de cette enquête un renforcement de la confiance des Français envers les entreprises mais, à l’inverse, une baisse de celle-ci dans les instances de l’Etat pour faire face aux défis futurs.
Les Français ont une bonne image de l’entreprise
Premier apprentissage de ce sondage, l’image de l’entreprise est plutôt bien perçue par les Français, qu’ils soient dirigeants d’entreprise ou non. Pour réaliser ce sondage, l’Ifop a interrogé 1 500 personnes qu’elle a réparti en deux catégories, tout d’abord le grand public, puis les dirigeants d’entreprise. En ce qui concerne l’image des entreprises, elle est supérieure à 80 % dans la majorité des catégories de sondés. Les jeunes sont 83% à en avoir une bonne image et 15% à en avoir une très bonne. Même plébiscite dans les catégories sociales supérieures où 85% des interrogés en ont une bonne image, et 18% à en avoir une très bonne. Enfin, les sympathisants de la majorité présidentielle (94%) et de la droite (91%) sont également plus positifs. Cette confiance est d’ailleurs en nette augmentation par rapport aux derniers sondages publiés par l’Ifop à ce sujet. Cette bonne image s’observe également dans les mots utilisés par les sondés pour décrire leur vision de l’entreprise. Le qualificatif qui revient le plus souvent est confiance, cité par 38%, la méfiance étant cependant évoquée par 30 % des interrogés.
Des attentes toujours plus importantes envers les entreprises
Ce que traduit le sondage récemment publié est le fait que les Français attendent énormément des entreprises. Pour Frédéric Dabi, cela s’explique notamment en raison de la défiance des Français envers les élus et les institutions publiques en général. Les entreprises sont alors vues comme capables de relever les grands défis de la société, notamment sur les questions d’emploi des jeunes, de lutte contre le réchauffement climatique ou encore du combat pour l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Pour Geoffroy Roux-de-Bézieux, ces attentes ne peuvent être ignorées par les entreprises et traduisent un véritable changement dans la vision que les Français ont du secteur privé. Si pour 47% des sondés, ce sont les citoyens en premier lieu qui pourront faire changer les choses dans la société, ils sont également 34 % à citer les entreprises. Pour la première fois, les entreprises sont plus citées que l’Etat.
Insertion et formation, missions principales
Pour les sondés, le rôle principal des entreprises reste cependant la formation aux nouvelles compétences de leurs salariés et le fait de favoriser l’insertion des jeunes dans le monde du travail. Les interrogés ont ensuite répondusur les thèmes économiques qu’ils souhaitaient voir abordés durant la campagne présidentielle.
Le premier d’entre eux est celui de la fiscalité et de la baisse des charges des entreprises, des taxes professionnelles, des impôts ainsi que l’amélioration du pouvoir d’achat. Cette étude permet également de voir que le chômage n’est plus perçu comme une injustice suprême, c’est désormais le travail mal payé qui est vu comme injuste par les sondés, qu’ils soient issus du secteur privé ou de la fonction publique. La relocalisation et la réindustrialisation de la France, qui est un sujet très souvent évoqué par les différents candidats à la présidence de la République, sont quant à elle citées par seulement 8 % des interrogés. « Il y a un décalage entre les thèmes choisis par les candidats et les préoccupations des Français », a observé Frédéric Dabi.
A partir de ces résultats, Geoffroy Roux-de-Bézieux et les équipes du Medef prépareront une liste de mesures qu’ils présenteront et soumettront aux différents candidats au début de l’année 2022.