La loi Pacte du 22 mai 2019 a institué le statut d'expert-comptable en entreprise, une possibilité offerte à tous les diplômés d'expertise comptable souhaitée depuis longtemps par le CSOEC.
Un corps professionnel renforcé par la loi Pacte
Désormais, tous les détenteurs du DEC salariés d'une entité non inscrite à l'Ordre, qui remplissent les conditions d'inscription classiques d'un expert-comptable et qui disposent d'une autorisation de leur employeur pour ce faire, peuvent demander leur inscription au Tableau en qualité d'expert-comptable en entreprise.
Lors du webinaire intitulé « Experts-comptables en entreprise, ce que l'Ordre peut vous apporter », tenu jeudi 17 septembre dernier, Eric Freudenreich, président de l'association des Experts-Comptables en Entreprise (ECE), Philippe Sauveplane, vice-président du CSOEC, et Valentine Juberay, juriste au CSOEC, ont fait la promotion de cette nouvelle option qui va renforcer le corps professionnel du chiffre, déjà très solide.
En effet, l'Ordre des experts-comptables de France ne compte pas moins de 21 000 membres et 2 millions de clients.
Pour Philippe Sauveplane, la notion de « conseil qui compte », slogan de la dernière campagne de communication portée par l'Ordre, est aussi valable pour ses confrères qui exercent en entreprise, ce qui justifie leur adhésion. Faisant appel au droit comparé, il souligne par ailleurs que cette distinction de statut est souvent inexistante dans les autres pays, notamment en Belgique et au Québec, où la profession comptable réunit tous les diplômés, qu'ils exercent en libéral ou en entreprise.
« ECE est une association qui a toujours travaillé aux côtés de l'Ordre ce qui a permis d'arriver à la reconnaissance de l'expert-comptable en entreprise qui est aujourd'hui un attrait des plus importants pour tous les diplômés d'expertise comptable », estime quant à lui Eric Freudenreich.
« Le coût de l'inscription dépend du conseil régional où vous êtes inscrits mais elle est préconisée de l'ordre de 300 euros », annonce Valentine Juberay avant de présenter les modalités d'inscription et le catalogue très important d'outils et de formations proposés par l'Ordre et son centre de formation, dont beaucoup sont en e-learning.
La juriste fait aussi la promotion du site internet de l'Ordre dont la partie privée donne de nombreuses informations, notamment « l'accès à différentes ressources documentaires comme Bibliotique ou les newletters de la profession SIC Hebdo et SIC Mag, ou encore l'accès à des clubs ou comités thématiques sur le social, la RSE, le patrimoine, etc. ».
Un titre aux nombreux avantages
L'adhésion à l'Ordre permet tout d'abord de porter le titre d'expert-comptable en entreprise, mais pas que.
« Une des motivations de l'inscription des experts-comptables stagiaires à l'Ordre est de leur faire retrouver la grande famille et l'institution de l'expertise comptable. Notre diplôme est une grande richesse, et terminer le cursus avec une réorientation en entreprise est tout à fait compréhensible par notre institution, mais perdre de vue toutes ces personnalités et professionnels qualifiés est un peu douloureux », confie Philippe Sauveplane, déterminé à faire évoluer les choses.
« L'inscription au Tableau et le fait d'être un ECE officiel va vous amener un plus dans votre parcours professionnel car il vous permet de porter le titre, mais vous ouvre aussi un réseau et la possibilité d'actualiser vos connaissances, notamment lors du Congrès annuel qui est le grand moment de réunion de la famille comptable », explique-t-il en s'adressant aux participants.
« L'Ordre offre une marque confiance qui touche le grand public mais aussi un module de formation à tous les nouveaux arrivants avec des sources carrées et des outils efficaces pour évoluer en compétences. L'avantage est de rentrer dans une démarche d'échanges, de dialogue et de regards croisés sur nos métiers », ajoute Eric Freudenreich.
« J'étais le premier inscrit en France et si j'ai choisi le mouvement c'est par conviction personnelle depuis 25 ans. ECE souhaite créer un effet de masse. Aujourd'hui, une soixantaine de personnes sont inscrites et ça donne corps à la loi Pacte », témoigne ce dernier.
« Ça peut être gênant de demander à son employeur ou sa hiérarchie son inscription à l'Ordre, mais ça peut finalement se révéler comme une opportunité. Si vous faites face à un refus, c'est peut-être le moment de se repositionner dans sa carrière », remarque-t-il.
Pour lui, il n'y a que des avantages à être inscrit au Tableau, pour les professionnels comme leurs employeurs, non seulement pour le réseau et la formation mais surtout pour l'éthique. Ce professionnel valorise ainsi le fait qu'il y a une enquête de moralité pour accéder à l'Ordre qui dispose d'une commission de discipline. Un argument « important dans un monde troublé », notamment par les crises économiques et la corruption, avec un besoin criant de transparence et de morale.