Cette réouverture officielle est marquée par une expo-vente symbolique, "Destin scellé", où des artistes ont réalisé des œuvres sur les dizaines de scellés en métal posés par les forces de l'ordre lors de la fermeture du lieu. « Cette exposition est symbolique pour l'histoire culturelle de la Seine-Saint-Denis", a souligné auprès de l'AFP Juliette Bompoint, la directrice de Mains d'œuvres, soutenue par le nouveau maire socialiste Karim Bouamrane.
En octobre 2019, l'association installée depuis près de vingt ans dans un bâtiment de 4 000 m2 aux abords du célèbre marché aux puces avait été expulsée par les forces de l'ordre. L'ancienne municipalité UDI accusait Mains d'œuvres d'occuper ce bâtiment municipal « sans droit ni titre » depuis 2017. L'association avait bénéficié du soutien du ministre de la Culture, Franck Riester, qui avait proposé une médiation pour mettre fin au conflit qui durait depuis 2014 et l'arrivée à Saint-Ouen du maire William Delannoy. « Nous devons changer notre paradigme de lutte et inventer un nouveau fonctionnement plus apaisé, on est reparti pour une saison, même s'il y a un tas de paramètres inconnus », a ajouté la directrice de l'association qui propose des résidences pour des artistes, des collectifs d'architectes ou de graphistes.
Une vingtaine de studios de musique et une salle de concert sont également à disposition dans le bâtiment. « Nous sommes très contents de pouvoir travailler avec Mains d'œuvres et créer du lien avec les habitants et les autres structures culturelles de la ville », a expliqué Charles Ernould, conseiller municipal délégué aux projets culturels, souhaitant également "pérenniser et consolider" l'association.