« Les Parisiens disposent d'un budget affichant un excédent de 876 millions d'euros et surtout la volonté d'agir sur l'environnement et contre la crise climatique », s'est réjouie la maire, en conclusion d'une journée de débats sur un budget dépassant les 10 milliards d'euros. Elle s'était engagée à ne pas augmenter les impôts locaux, mais, après l'échec d'amendements législatifs visant à renflouer des caisses de la Ville, mises à mal par les crises sanitaire et énergétique, elle s'y était résolue. Cet « appel à la solidarité des propriétaires parisiens », qui doit rapporter environ 580 millions d'euros, était « le seul levier restant à notre disposition alors que l'État continue à se désengager », s'est défendue la maire.
L'augmentation de cet impôt et les « efforts demandés à l'administration » sur la gestion courante, permettront « de préserver nos services publics » et un niveau d'investissement « inédit », à hauteur de 1,7 milliard d'euros en 2023, destiné à « accélérer la transition écologique », a-t-elle fait valoir. « Nous assumons d'investir en période de crise économique quand d'autres font le choix de l'austérité ».
« Ce budget est celui du mensonge et du reniement », a lancé son opposante LR Rachida Dati, pour qui l'augmentation de la taxe foncière est un « coup de massue ». « Votre dette devrait atteindre 10 milliards d'euros fin 2023, vous l'avez faite exploser », a réaffirmé l'élu LR David Alphand. L'exécutif lui, prévoit une dette à 7,9 milliards d'euros et une durée de désendettement ramenée à neuf ans.
« Le terme d'économies est inconnu à cette majorité », a fustigé Maud Gatel (MoDem), pour qui la gauche est « la seule responsable de l'augmentation de la fiscalité aujourd'hui et, peut-être demain, de l'augmentation des tarifs » des services publics.
Communistes et écologistes, alliés des socialistes, se sont targués d'avoir débloqué des crédits supplémentaires lors d'ultimes négociations. Les premiers ont ainsi souligné avoir obtenu « une aide de 5 millions à destination des foyers les plus modestes pour le paiement des factures d'énergie qui explosent ».
De leur côté, les Verts ont poussé pour voir passer de 148 à 200 millions d'euros le compte foncier logement qui doit servir à préempter des bâtiments « pour créer du logement social dans l'existant ». Cette « augmentation historique (...) permettra de concilier le logement et l'écologie », ont-ils salué.
À un an et demi des Jeux olympiques et paralympiques, l'opposition a ciblé la contribution en fonctionnement de la Ville à la préfecture de police, en hausse de 6,4 millions, soit 2,1 millions de moins que l'enveloppe initiale prévue. « Vous ne placez pas la sécurité au premier rang de vos priorités », a regretté Philippe Goujon (LR), soulignant que « 43 emplois seront supprimés ». « C'est quand même une augmentation par rapport à 2022, après plusieurs années de baisse », a répondu le préfet Laurent Nunez.