Le reste de l’opinion publique est beaucoup plus pragmatique, rejetant cette tendance à l’anthropomorphisme et ne souhaitant surtout pas voir l’exécutif céder trop souvent et trop facilement aux raisons du cœur, si légitimes soient-elles.
Plus les décisions sont douloureuses, plus la pression est forte, relayée au-delà du raisonnable par des médias hystériques et des réseaux sociaux enflammés qui portent le pathos aux confins du supportable. De nombreux dossiers illustrent ce phénomène de société qui contribue à brouiller les pistes, des OGM aux nanotechnologies, de l’exploitation du gaz de schiste à la situation des Roms et de l’immigration en général, en passant par les dramatiques événements, au large de Lampedusa. Chacun sait pourtant que la marche de la République a un ardent besoin de sérénité et d’objectivité. Dans un contexte de crise majeure, la compassion, le chagrin et la pitié ne peuvent être les arbitres omnipotents de la réforme et du droit.
La tentation anthropomorphique
Pour une partie des Françaises et des Français, l'Etat a pris silhouette humaine. Pour elle, les options économiques, les décisions sociales, l'approche environnementale, devraient immanquablement puiser aux sources des grands sentiments pour être acceptables.
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