Ces multiples rencontres de campagne m’ont permis de voir une génération qui a l’envie, les idées, les outils et la détermination pour réussir ; une génération qui, contrairement aux idées reçues, n’a pas peur de travailler beaucoup.
« Il ne lui manque plus que les clients. »
Cette formule, légèrement moqueuse, ne devrait pas l’être. Elle revêt une réalité qui vient notamment du fait qu’il n’est plus permis à une partie des collaborateurs de beaucoup trop de structures de développer sa clientèle, et nier cette vérité, c’est déjà annoncer à cette génération qu’on ne la défendra pas.
En face, il existe une génération de baby-boomers qui s’approche de la retraite. Si certaines structures s’y préparent, d’autres ont grand peine à réussir cette étape car en pratique, il est aussi difficile de sortir de la profession que d’y rentrer et l’Ordre n’offre pas d’accompagnement.
Une des difficultés et non des moindres, est celle du paiement des dernières charges et du maintien du niveau de vie au regard d’une retraite dérisoire. Une autre est celle de cette clientèle qui meurt. La cession de clientèle est une réponse au problème des enjeux financiers.
En province, sa cession est pratique courante, à Paris, elle est confidentielle.
Il faut la mettre en place, dans l’intérêt de tous, et au plus vite.
Il est nécessaire de créer une bourse de cession de structures, garantissant la confidentialité tant des acheteurs que des vendeurs, en permettant la mise en contact d’avocats par catégorie, et en favorisant les synergies.
Cette cession permettra tant aux avocats cédants de programmer leur sortie professionnelle dans une période définie que de transmettre un savoir faire en plus d’une clientèle.
Pour les cessionnaires, ce sera la garantie d’un transfert réussi de clientèle, échelonné dans le temps.
En cela, il reprendrait une pratique qui a permis à des générations d’avocats de prospérer.
Et en cette période ou la concurrence agressive de nombreux acteurs prétendus du droit tente de prendre nos parts de marché, il y a urgence à ce que notre profession unie se donne les moyens de sa pérennité. »