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La relance du commerce extérieur français au premier semestre

Le ministre Olivier Becht a présenté les résultats du commerce extérieur au premier semestre 2022. La France a subi la crise, mais reste dynamique.
Olivier Becht
© Wikimedia Commons - Olivier Becht

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Publiés par la Direction générale des Douanes et la Banque de France, les résultats du commerce extérieur pour le premier semestre 2022 sont tombés. Le bilan apparaît mitigé, avec du positif, mais aussi et des résultats impactés par la guerre en Ukraine. L’agression de la Russie a accentué l’inflation, avec le blocage de matières premières en provenance de l’Est, comme elle a plombé le coût de certains produits.

Dans ce contexte, Olivier Becht, ministre délégué auprès de la ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’étranger, est revenu sur ce bilan. « Dans un monde très perturbé depuis l’agression de l’Ukraine par la Russie, la France connaît le même sort que les principaux pays de l’Union européenne. Tous voient leur solde commercial se dégrader depuis le début de l’année 2022 du fait de l’explosion des prix de l’énergie. Dans le même temps, la résilience de notre économie se confirme. Les excédents sectoriels se consolident, l’excédent de services bat des records et la France reste le pays le plus attractif d’Europe. »

La France ne s’en sort pas si mal

Forte d'excellents résultats dans les services et le maintien de son attractivité, la France s’inscrit a contrario dans la tendance générale d’une dégradation du solde commercial en Europe. Elle tient essentiellement à l'alourdissement de la facture énergétique à la suite de la guerre, mais aussi à cause de l'impact de la pandémie sur les secteurs-clés de l’aéronautique et du tourisme pour nos exportations. Les parts de marché mondiales de la France, stables depuis une dizaine d’années, ont ainsi légèrement reculé entre 2019 et 2021, du fait de la pandémie, avant de se stabiliser au premier trimestre de cette année.

Pour Olivier Becht, la mobilisation doit être forte pour dépasser les difficultés du moment. « Le contexte de crise nous oblige à nous mobiliser davantage pour soutenir nos entreprises à l’export, notamment les PME et les ETI, grâce au collectif de la Team France Export. Ma priorité sera de garantir, dès l’origine, les débouchés exports de nos filières stratégiques et d’attirer en France tous les talents et les investissements dont nous aurons besoin. Sous l'autorité de la ministre de l'Europe et des affaires étrangères, j’entends mettre cette diplomatie économique offensive au service de notre souveraineté, industrielle, numérique et énergétique, et contribuer ainsi au succès de France 2030. »

Des exportations qui se portent bien…

Malgré des perspectives 2022 dynamiques en matière d’échanges mondiaux (+4% selon le FMI), le commerce extérieur reste pénalisé par le contexte, avec, depuis le début de l’année, la révision à la baisse des prévisions de croissance des échanges et celle à la hausse des prévisions d’inflation. L’actualité internationale du premier semestre a accentué les difficultés d’approvisionnement et de débouchés. Mais l’UE mène une politique commerciale proactive pour ouvrir les marchés étrangers, sécuriser et diversifier les approvisionnements, comme pour protéger les entreprises françaises contre les pratiques déloyales internationales.

Néanmoins, la Direction générale des Douanes indique que les exportations de biens nationaux poursuivent leur reprise. Ils sont en hausse à 285 milliards d’euros au premier semestre, dépassant désormais largement leur niveau d’avant crise (+13 % par rapport au second semestre 2019). Le tissu entrepreneurial de l’appareil exportateur national a ainsi fait preuve d’un grand dynamisme. En effet, le nombre d’entreprises exportatrices approche les 139 000 fin mars dernier, au-delà du record établi en 2021.

… Et des importations dynamiques

Les importations sont également très dynamiques, à 356 milliards d’euros (+26 %). Sous l’effet de l’explosion des prix de l’énergie, la facture énergétique atteint un nouveau record, passant de 27 milliards au second semestre 2021, à 48 milliards au premier semestre 2022. Cette facture entraîne une forte dégradation du solde commercial des biens à -71 milliards d’euros au premier semestre, contre -51 milliards au semestre précédent, et -30 milliards au second semestre 2019. En revanche, hors énergie et matériels militaires, le solde se stabilise à environ -36 milliards d’euros.

Au niveau sectoriel, les exportations ont augmenté en sortie de crise pour les produits agricoles et agroalimentaires (+24 % par rapport au second semestre 2019), le secteur textile (+26 %) ou les produits pharmaceutiques, chimiques, parfums et cosmétiques (+22 %). Toutefois, d’autres secteurs majeurs restent pénalisés par les conséquences de la crise Covid et de la guerre en Ukraine, qui a accentué la perturbation des chaînes d’approvisionnement. Les exportations aéronautiques restent largement en deçà de leur niveau du second semestre 2019 (-34 %), comme les exportations automobiles (-8 %).

Pour en revenir aux exportations, elles sont revenues au niveau d’avant crise de la France vers la majorité du globe, avec en tête l’Union européenne comme principal destinataire (+2 % entre les premiers semestres 2019 et 2022), mais aussi les Etats-Unis (+15 %). Logiquement, les échanges avec la Russie ont eux chuté (-30 % entre février et juin 2022).

Le Gouvernement au soutien avec France Relance

Selon la Banque de France, l’excédent des services atteint par ailleurs un record historique sur ces résultats 2022, avec +34 milliards d’euros (+13 milliards au second semestre 2019) ! Les exportations de services progressent elles à 156 milliards d’euros (+13 %). Elles sont tirées par les services de transport (40 milliards, +20%) et ceux de voyages (27 milliards, +32 %), qui dépassent d’ailleurs leur niveau d’avant crise.

Face à la crise, le Gouvernement a, en outre, mis en œuvre des mesures spécifiques de soutien à l’export, qui ont montré leur efficacité, tel le « volet accompagnement export » du plan France Relance (27 000 entreprises accompagnées depuis 2018). Ce programme est principalement axé sur les PME-ETI, et il a été prolongé jusqu’à fin 2022. Ainsi, au 30 juin, on comptabilisait près de 12 496 chèques relance export et 1 354 chèques relance VIE, qui ont bénéficié à près de 8 000 PME et ETI.

Pour repartir, la France a su se rendre attractive pour les investisseurs étrangers. En 2021, elle est restée le premier pays européen d’accueil de projets d’investissements étrangers (classement Ernst & Young). Avec 1 222 projets recensés, elle a établi un nouveau record européen en la matière, dans une Europe qui n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant crise. Et 2022 s’annonce très prometteuse, avec déjà 6,7 milliards d’euros investis, pour 4 000 emplois pérennes. Le plan France 2030 lui, doté de 54 milliards d’euros, contribuera à renforcer la compétitivité et l’attractivité de la France, ainsi que l’internationalisation de son économie.

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