« La France a gagné la guerre des talents dans ce domaine, que ce soit en termes de recherche que de formation des étudiants ingénieurs », a déclaré Bruno Sportisse, le directeur général de l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria).
Pour appuyer son propos, l’universitaire a pu citer pour exemple l’évolution des recherches en matière de prévisions météorologiques, de risques sismiques, de traitement automatique du langage ou encore de dynamiques épidémiques. Il a également rappelé que depuis 2018, quatre Instituts Interdisciplinaires d'Intelligence Artificielle (3IA) ont vu le jour, ainsi que 7 pôles de recherche et près de 190 chaires universitaires.
De quoi booster le marché du travail. « On estime qu'il y aura environ 10 000 emplois grâce à l'IA en 2022 », a déclaré Maya Noël, directrice générale de France Digitale.
Guerre des talents
Installée en France, la chercheuse américaine Justine Cassell, membre du Paris artificial intelligence recherche institute (PRAIRIE) a effectivement confirmé qu'elle a la chance de pouvoir travailler avec des « étudiants brillantissimes » et que l’Hexagone est devenue « un hub pour l'interdisciplinarité dans l'IA ».
Enthousiaste, le directeur de l’Inria s’est dit « persuadé que les annonces des ministres seront de nature à renforcer cette dynamique ».
Un souhait exhaussé puisqu’ils ont en effet annoncé un investissement de 2,2 milliards d’euros, dont 800 millions consacrés à la formation et 134 millions pour la recherche. La ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Frédérique Vidal a aussi précisé en conférence de presse qu’elle s’était fixé l'objectif d'autoriser les carrières mixtes public/privé (notamment académique/startup) afin de favoriser la recherche et d’éviter la fuite des cerveaux.
La CEO de NamR Chloé Clair a ajouté quant à elle que la France est un bon endroit pour lancer sa start-up dans l'IA « en particulier grâce à l'écosystème d'aide et de prêt à l'innovation », mais aussi pour ses talents et grâce à la commande publique, notamment depuis le rapport Villani. Sans oublier le fait que l’open data s'est aussi beaucoup développé et permet aux startups de travailler sur davantage de données touchant différents secteurs.