Le classement du Global Innovation Index 2020, conjointement dévoilé comme chaque année depuis maintenant treize ans par l'OMPI, l'Institut européen d'administration des affaires (Insead) et l'Université américaine de Cornell, a de quoi ravir le monde de l'économie. La France atteint la 12e place des pays les mieux classés en matière d'entreprises mondiales à forte densité R&D, de qualité des publications scientifiques et de part de chercheurs présents dans le privé, passant ainsi devant Israël, la Chine ou encore le Japon. La première place est occupée par la Suisse, pour la dixième année consécutive. « La progression est spectaculaire mais c'est loin d'être inattendu », souligne Bruno Lanvin, chercheur à l'Insead et coauteur de l'étude publiée le 2 septembre. Un indice prouve notamment que la crise sanitaire n'a pas eu raison de l'innovation mais l'a, au contraire, favorisé.
Critères de sélection favorables
La remontée impressionnante de la France dans le classement tient aux critères retenus par ce dernier. En effet, si certains palmarès s'intéressent au nombre de dépôts de brevets, l'indice mondial de l'innovation s'intéresse également aux capacités d'innovation, prenant ainsi en compte le capital humain du pays, les capacités de recherche, les infrastructures d'innovation mais également les progrès faits par les marchés et les entreprises en la matière. Forte d'atouts structurels tels que son système éducatif ou ses infrastructures numérique, la France apparaît dans les 10 pays les mieux classés et compte également parmi les 100 principaux pôles scientifiques et technologiques du monde, Paris se positionnant à la dixième place du classement en 2020.
Le pays a par ailleurs pris de nombreuses dispositions de soutien aux innovateurs, des résultats qui freinent les envies de trouver du travail en dehors de l'Hexagone. « Les talents français ont, aujourd'hui, moins d'incitation que par le passé à quitter leur pays », souligne Bruno Lanvin.