AccueilActualitéInterviewLa CNCC dessine son futur avec son 3e HackAudit

La CNCC dessine son futur avec son 3e HackAudit

Investi dans une dynamique prospective, le commissariat aux comptes prend son avenir à deux mains. Au cœur de l'organisation de la nouvelle édition du Hackathon de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC), dont les inscriptions sont ouvertes jusqu'au 30 septembre, Sylvain Begenne, membre de la commission prospective et innovation, nous présente ce concours original qui se conclura aux prochaines Assises de la profession en décembre prochain.
« La thématique du HackAudit 2021 intitulée "Monde de demain et transformation" tourne autour de trois dimensions : la crise sanitaire, les nouvelles technologies et l'environnement », explique Sylvain Begenne.
© DR - « La thématique du HackAudit 2021 intitulée "Monde de demain et transformation" tourne autour de trois dimensions : la crise sanitaire, les nouvelles technologies et l'environnement », explique Sylvain Begenne.

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Affiches Parisiennes : Pourquoi la CNCC organise-t-elle un hackathon ? Est-ce une manière efficace pour la profession de se projeter dans l'audit de demain selon vous ?

Sylvain Begenne : La raison pour laquelle la compagnie organise cet événement est un besoin de prospective. L'idée est de poser un regard neuf et extérieur sur ce que pourrait être la profession de commissaires aux comptes demain, sur la façon dont on peut la pratiquer et comment mieux répondre aux besoins du marché.

A.P. : Qu'est-ce qui fait la particularité de cette 3e édition du HackAudit ?

S.B. : Lors des précédentes éditions, nous avions plutôt travaillé sur des problématiques d'outils tandis que cette année nous souhaitons être un peu plus en amont et alimenter les réflexions des groupes de travail de la CNCC, qu'il s'agisse de la commission prospective et innovation ou de la commission développement et d'autres encore, sur les missions que les commissaires aux comptes pourraient être amenés à proposer en réponse aux besoins des dirigeants d'entreprises. En effet, la thématique du HackAudit 2021 intitulée « Monde de demain et transformation » tourne autour de trois dimensions : la crise sanitaire, les nouvelles technologies et l'environnement.

« L'idée est de poser un regard neuf et extérieur sur ce que pourrait être la profession de commissaires aux comptes demain »

Autant les deux premières éditions se projetaient à court et moyen termes, avec des solutions qui répondent à nos besoins dans 3 ou 5 ans, autant cette année nous visons le long terme. Nous souhaitons détecter des besoins futurs d'adaptation et de méthodologie pour répondre à une évolution de marché, même si on sait que celle-ci n'évolue pas si rapidement puisque l'impact de la réglementation reste très fort dans notre profession

A.P. : A quelle cible s'adresse ce concours particulier ?

S.B. : On s'est rendu compte que ce concours avait un véritable intérêt dans le cadre de l'attractivité de la profession, et que les hackathons précédents avaient attiré de nombreux jeunes au regard particulièrement intéressé vis-à-vis du commissariat aux comptes. On a donc souhaité cette fois-ci s'adresser essentiellement à des étudiants des filières comptable et financière et aux jeunes collaborateurs de cabinet, contrairement aux autres éditions ouvertes aux porteurs de projets dans le cadre de start-ups. Finalement, nous souhaitons que les participants puissent s'investir assez durablement dans la profession.


Sylvain Begenne et Jean Bouquot, très studieux lors des pitchs des startuppers de la première édition du HackAudit en juillet 2018. © A.P.

A.P. : Quels projets de candidature recherchez-vous ? La crise Covid a-t-elle modifié vos critères de sélection ?

S.B. : Tout à fait, nous avons même décidé d'établir une thématique nécessairement en lien avec la crise et la relance économique. Ce hackathon a été impacté par la crise car notre objectif est finalement d'être capables de proposer des analyses permettant de mesurer la capacité de résilience des entreprises.

On était très clairement loin d'imaginer une crise comme celle que l'on a vécu. Des crises financières on en a déjà connu, même si elles sont toutes différentes les unes des autres, mais celle-là est très particulière, tant dans son origine que dans son impact global, notamment sur les usages du numérique et les méthodes de collaboration.

« Ce hackathon a été impacté par la crise car notre objectif est finalement d'être capables de proposer des analyses de la capacité de résilience des entreprises »

L'idée est donc de proposer des approches pour pouvoir mesurer comment les entreprises sont capables de faire face à ces transformations et d'évoluer. Pour nous, il y a donc trois volets à bien distinguer : les aspects numérique, environnemental et sociétal.

A.P. : Recherchez-vous davantage des outils métiers qui facilitent la tâche aux commissaires aux comptes ou bien des services utiles à toutes les entreprises ?

S.B. : L'idée est que les commissaires aux comptes puissent proposer de nouvelles missions d'audit qui soient adaptées à tout type d'entreprise, même aux PME.

Nous avons d'ailleurs eu récemment une discussion au sein du groupe de travail sur la possibilité pour les candidats de proposer des projets aux approches sectorielles, par exemple dédiées au marché de l'industrie ou du commerce. Nous y sommes très favorables car nous pouvons développer une offre générale à la base avec une adaptation spécifique au métier du client, puisqu'on se rend compte qu'on traverse la crise tout à fait différemment en fonction de son secteur d'activité.

A.P. : Les éditions 2018 et 2019 ont récompensé 2 start-ups : iAudit et Logpickr. Qu'en est-il du développement de leurs outils et de leurs utilisations par les membres de la CNCC ?

S.B. : iAudit était présente et proposait la première version de son outil Pi2020 d'automatisation des tâches d'audit lors des dernières assises de la profession en décembre 2019. La compagnie n'a aucun rôle dans la distribution de la solution qui a vu le jour, c'était un principe auquel on était attaché dès le départ, les commissaires aux comptes ont toute la liberté d'acquérir l'outil ou pas. C'est donc encore trop tôt pour savoir s'il est effectivement utilisé par nos membres.

« On a toujours plaisir à travailler avec le bureau de la CNCC car nous avons un président convaincu et sponsor qui, comme l'était son prédécesseur Jean Bouquot, est très investi »

Du côté de Logpickr, la problématique est assez différente car la technologie de process mining, susceptible de répondre aux besoins du commissaire aux comptes de PME, n'est pas encore au point. En outre, la start-up étant très impactée par la crise, préfère se concentrer sur son marché constitué de grands comptes pour lesquels son outil fonctionne déjà, et a repoussé ses projets de développement sur ce marché de la PME. L'objectif c'est de les aider, à long terme, à adapter leur outil aux PME et aux commissaires aux comptes. On se rend compte que c'est assez difficile parce qu'on a un réel besoin d'incuber et d'accompagner les porteurs de projet dans le cadre de la mise en œuvre des solutions qu'ils nous proposent.

A.P. : Vous organisez le concours et faites partie du jury. Combien êtes-vous et qui sont les autres membres ?

S.B. : Nous n'avons pas encore tout à fait bouclé la constitution du jury mais ce qui est sûr est qu'il sera composé de 4 jurés hors-profession et de 4 commissaires aux comptes membres de la CNCC dont son président Yannick Ollivier, Sandrine Le Mao et Arnaud Ducap, membres de la commission numérique et innovation, et moi-même.

D'ailleurs, on a toujours plaisir à travailler avec le bureau de la CNCC car nous avons un président convaincu et sponsor qui, comme l'était son prédécesseur Jean Bouquot, est très investi et trouve que ce hackathon a beaucoup d'intérêt pour la profession. Du coup, on se sent vraiment soutenus et épaulés dans le cadre de l'organisation de l'événement et c'est important.

A.P. : Comment délibérez-vous ? Y aura-t-il une phase de pitchs en direct comme pour les HackAudit précédents ?

S.B. : Exactement, nous allons essayer de suivre les différentes étapes des éditions précédentes, depuis la présélection jusqu'à la séance de pitchs des cinq équipes finalistes. L'objectif est d'organiser une étape finale sur le modèle de la dernière édition qui avait eu lieu lors de la Convention nationale à Lille où le jury s'était réuni et avait pu voir l'ensemble des pitchs dans la matinée avant de délibérer au moment du déjeuner puis d'annoncer le nom du lauréat en plénière d'ouverture. Cette année, cette phase finale aura lieu en décembre lors des Assises de la profession à la Défense.

A.P. : Avez-vous envisagé une solution de repli avec une organisation à distance en cas de reconfinement ?

S.B. : Oui, nous l'avons anticipé et envisagé de pouvoir travailler à distance, sous forme de visioconférences. Nous sommes effectivement en train de réfléchir à un plan B si jamais la conjoncture nous empêchait de réunir le jury et les candidats.

A.P. : Vous attendez-vous à recevoir davantage de candidatures qu'aux précédentes éditions vu ce contexte particulier de relance économique ?

S.B. : Je ne saurais pas vous le dire pour le moment. Ce qui est certain est qu'on s'aperçoit que les écoles sont motivées pour participer à l'événement sous une forme qui est un peu nouvelle, et qu'on n'avait pas forcément imaginé, à savoir qu'elles souhaitent porter un projet sous leur nom en mandatant une ou deux équipes. Du coup, des partenariats se mettent en place entre la CNCC et ces écoles et cela fonctionne plutôt bien. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous avons repoussé les délais d'inscription au 30 septembre, afin de mieux coïncider avec le calendrier universitaire.

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