Peu de temps après l’entrée dans la vie active, les jeunes de la génération 2017 – concernant les “primo-sortants” de formation initiale, entre octobre 2016 et octobre 2017 – ont vu leur début de carrière bousculé par le confinement. Les résultats de l’enquête “Génération” du Centre d’étude et de recherche sur les qualifications (Céreq) révèlent qu’un tiers d’entre eux déclare repenser leur projet professionnel, à la suite de la crise sanitaire.
Un faible impact sur la situation d’emploi
Lors du premier confinement, les mesures prises pour préserver l’emploi, ainsi que le rebond estival, ont permis d’amortir le choc, puisque 92 % des jeunes en emploi en mars 2020, l’étaient toujours en septembre 2020. Le début de la crise n’a alors provoqué qu’un recul de 2,8 points du taux d’emploi pour la génération de 2017. Pour autant, le travail a été souvent perturbé et 27 % ont même dû cesser de travailler, tout en conservant leur emploi. Notamment dans le secteur de la restauration, qui concerne 61 % des jeunes travailleurs, contrairement aux cadres, qui ont rarement dû s’arrêter. Cela s’explique surtout par le recours massif au télétravail, qui a concerné 88 % d’entre eux, contre 20 % des employés.
Par ailleurs, 44 % des jeunes employés dans le secteur privé ont bénéficié du chômage partiel. Il a conduit à un tassement du revenu pour un quart de cette génération. Pour ceux qui n’étaient pas en emploi au début du premier confinement, 27 % étaient en position favorable pour y accéder.
Repenser son projet professionnel
La situation sur le marché du travail, en mars 2020, apparaît déterminante. Environ 45 % des jeunes au chômage ou des autoentrepreneurs disent avoir pensé à une réorientation, contre seulement 32 % des jeunes en emploi et 14 % des fonctionnaires. La situation vécue au premier confinement influe aussi sur le souhait de se réorienter : 39 % de ceux n’ayant pas pu travailler lors de la crise sanitaire ont repensé leur projet professionnel, contre 23 % pour ceux ayant poursuivi leur activité. Plus la situation d’activité initiale a été déstabilisée, plus on a cherché à revoir son projet professionnel. Mais la variable qui apparaît le plus, liée au souhait de réorientation, est le degré d’inquiétude par rapport à l’avenir professionnel.Les plus inquiets sont 63 % à avoir repensé leur avenir, suite à la crise sanitaire, contre seulement 25 % des plus optimistes.
Il existe des déterminants sociaux dans l’accès aux dispositifs publics mobilisables pour accompagner les souhaits de reconversion. Les contextes dans lesquels ces souhaits émergent ne sont, par ailleurs, pas neutres sur les chances de succès. Les jeunes de la génération 2017 seront à nouveau interrogés en 2023, afin de savoir s’ils sont parvenus à trouver les ressources nécessaires pour changer de voie.