A quelques mois de la fin du quinquennat, l’heure était au bilan pour le ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports. Face aux sénateurs, il a rappelé l’ensemble des réformes mises en place durant les quatre dernières années et a affirmé vouloir maintenir ce cap dans les mois et les années à venir. Il était accompagné de Sarah El Haïry, secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement.
Dédoublement des classes de CP, scolarité obligatoire dès trois ans, mise en place du service national universel ou encore déploiement du service civique, le nombre de réformes mises en place par Jean-Michel Blanquer et ses équipes durant le quinquennat sont nombreuses. Il est d’ailleurs revenu sur chacune d’entre elles durant son audition face aux sénateurs avant de répondre aux questions de ces derniers. A noter que le ministre a battu le record de longévité pour un ministre de l’Education nationale sous la cinquième République.
Un budget en augmentation
Le budget consacré à la mission de l’enseignement scolaire est de 55,2 milliards d’euros pour 2022, une augmentation de 3%, soit une hausse de 1,6 milliard d’euros. « Cette augmentation doit nous permettre de continuer la transformation de l’école en poursuivant les efforts sur les réformes déjà enclenchées. » a déclaré le ministre.
Il a poursuivi en rappelant, que sur l’ensemble du quinquennat, le budget alloué à l’Education a bondi de 13 %, ce qui en fait la plus grande augmentation sur un quinquennat. « Nous ne pouvons pas être attaqués sur les moyens, il suffit de regarder les chiffres pour voir que l’augmentation du budget est la plus importante de la Cinquième République », a affirmé Jean-Michel Blanquer. Le ministre se félicite également d’avoir stabilisé les emplois durant le mandat et même augmenté les effectifs pour l’école primaire. Il précise que l’école primaire était la priorité de son action. « Il y a une baisse démographique, de moins en moins d’élèves en primaire, nous avons augmenté les effectifs et c’est un choix assumé. Il faut proposer la meilleure éducation dès le plus jeune âge ». Il a profité de ce moment pour rappeler et défendre l’ensemble des mesures et réformes mises en place depuis son arrivée dans le Gouvernement, comme le dédoublement des classes de CP ou l’obligation de scolariser son enfant dès l’âge de trois ans. Le ministre estime que l’éducation se fait dès les premières années d’école et a réaffirmé son engagement en ce sens face aux sénateurs : « La lutte contre les inégalités passe par l’éducation, dès le plus jeune âge. Les élèves qui accumulent un retard jeune le garderont jusqu’à la fin du lycée. ».
Il a pris l’exemple des 18e et 19e arrondissements pour vanter les mérites du dédoublement des classes : « Dans ces deux arrondissements, le niveau est remonté et il est maintenant comparable au niveau des élèves du 7e arrondissement. ».
Service civique et SNU pour renforcer l’engagement des jeunes
L’autre mission du ministère est de renforcer l’engagement des jeunes et de leur inculquer les valeurs de la République. Pour cela, plusieurs dispositifs ont été développés. Tout d’abord, le service national universel (SNU), expérimenté depuis maintenant deux ans sur le territoire et ayant attiré près de 50 000 jeunes cette année, et tout de même 30 000 jeunes l’an dernier, malgré le contexte sanitaire Il représente un budget de 110 millions d’euros. Le SNU se divise en plusieurs temps forts. Tout d’abord un séjour de cohésion de quinze jours durant lesquels les jeunes découvrent la vie en collectivité et participent de nombreuses activités. « Le service national universel a vocation à apporter des valeurs, ce qui fait commun dans notre pays, c’est un vrai temps de mixité sociale et d’unité nationale ». Les jeunes peuvent ensuite réaliser une mission d’intérêt général de minimum 84 heures dans les secteurs de la défense, de la sécurité, de la santé, de l’éducation, de la culture, du sport, de l’environnement ou de la citoyenneté. Les structures pouvant accueillir des volontaires sont les associations loi 1901, les établissements de santé, les services sociaux et médico-sociaux et les services de sécurité de l’Etat. Une fois la mission terminée, les jeunes ont la possibilité de s’engager à plus long terme dans l’un des services de l’Etat, en devenant par exemple réserviste pour l’Armée ou pour la Gendarmerie nationale.
Le service civique se développe
Autre grande mission du ministère de l’Enseignement, le service civique offre à plus de 530 000 jeunes un moment dédié à l’intérêt général. Cette année, plus de 200 000 jeunes en ont réalisé un sur des thématiques phares mises en avant par le Gouvernement comme la transition environnementale et les échanges intergénérationnels. Le budget consacré au service civique a été stabilisé cette année.
Parallèlement, le « plan mentorat », qui s’inscrit dans le plan 1jeune1solution, permet l’accompagnement des associations et des jeunes. Déjà 30 000 mentors ont été déclarés, le ministère se fixant un objectif de 200 000 mentorats d’ici la fin de l’année 2022. Une quarantaine d’associations sont membres du Collectif Mentorat.
Blanquer veut une école inclusive
« Il faut plus d’AESH dans les écoles » a affirmé Jean-Michel Blanquer qui souhaite une école plus inclusive. Il a salué « le chemin parcouru » sur ces questions durant le quinquennat. « Nous voulons parachever le grand service public de l’école inclusive » a-t-il déclaré, rappelant que le budget consacré aux Pôles inclusifs d'accompagnement localisés (PIAL) a augmenté de 3,5 milliards. Sur le terrain, cette augmentation du budget s’est traduite par le recrutement de 4 000 Accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) supplémentaires, portant leur nombre total à 125 000. En cinq ans, le nombre d’emplois aidés dans les établissements scolaires est ainsi passé de 70 000 à 125 000. Le ministère souhaite définir un réel statut pour les AESH, pour lesquels il consacre 56 millions d’euros de son budget, et également augmenter les postes à plein temps dans ce secteur.
Le secteur associatif a souffert pendant la pandémie
Présente à l’audition, Sarah El Haïry est longuement revenue sur les mesures de soutien au monde associatif, durement fragilisé par la crise sanitaire. Beaucoup de bénévoles, notamment retraités, ont arrêté de servir leur association durant la pandémie et 20 % d’entre eux ne reviendront pas. Il est donc urgent de recruter de nouveaux bénévoles et cela ne pourra se faire qu’à travers les dispositifs comme le service civique qui permettent aux jeunes de consacrer du temps à des associations. Jean-Michel Blanquer a également évoqué la possibilité de redéfinir le statut de bénévole. Une enveloppe de 25 millions d’euros sera consacrée au droit à la formation des bénévoles et la lourdeur administrative des associations sera allégée par des dispositifs numériques comme « Mon compte asso » pour que leur permettre de consacrer leur temps aux actions de terrain en premier lieu.