Dans la nuit du 4 au 5 février 2019, les habitants du 17 bis, rue Erlanger, dans le XVIe arrondissement de Paris, ont vécu l’enfer. Peu après minuit un violent incendie se déclare dans un immeuble de huit étages. De nombreuses personnes se retrouvent prises au piège par les flammes. Dix personnes âgées de 16 à 92 ans sont décédées, asphyxiées par la fumée ou défenestrées et 96 personnes ont été blessées, dont huit pompiers. Le bilan est le plus meurtrier dans la capitale depuis 14 ans.
Atteinte d'importants troubles psychiatriques et dépendante à l'alcool et aux stupéfiants, Essia. B est suspectée d'avoir mis le feu au deuxième étage de son immeuble, après un différend avec son voisin, qui lui reprochait d'écouter de la musique à plein volume. Elle l’avait alors menacé d’incendier l’immeuble : « T'es pompier, t’aimes les flammes, ça va te faire tout drôle quand ça va exploser ». Une fois interpellée et après plusieurs heures en cellule de dégrisement, Essia. B avoue les faits.
Ce lundi 6 février, l'incendiaire présumée est jugée devant la cour d'assises de Paris. Trois semaines d’audience sont prévues pour faire toute la lumière sur cette affaire et écouter les témoignages des personnes présentes sur place ce soir-là.
Une rue maudite
En dehors de ce terrible incendie, la rue Erlanger a connu plusieurs drames et est considérée par certains comme étant maudite. Parmi les faits qui ont marqué l’histoire de cette rue, on retrouve le suicide du chanteur Mike Brant, le vendredi 25 avril 1975, jour de la sortie de son nouvel album.
Six ans plus tard, une sombre histoire de cannibalisme vient secouer la rue. Le 11 juin 1981, Isseï Sagawa tue d’une balle dans la tête une jeune Néerlandaise de vingt-quatre ans. Après son meurtre, le jeune japonais décide de la violer et de manger une partie de son corps. Déclaré pénalement irresponsable, Isseï Sagawa est interné en 1983 à l’hôpital psychiatrique Paul-Guiraud à Villejuif (Val-de-Marne). Il est ensuite extradé au Japon, avant de retrouver la liberté en 1985, sans être rejugé par la justice nippone.