Beaucoup des monuments publics historiques franciliens ne sont plus aux normes fixées par l’Etat, en ce qui concerne l’isolation thermique et la consommation en énergie. Il est nécessaire de les rénover afin qu’ils y répondent à nouveau et qu’ils puissent accueillir les services de l’Etat dans de bonnes conditions.
C’est pour ces raisons que le plan de relance comporte un volet « Rénovation de l’immobilier de l’Etat ». Récemment, huit monuments franciliens se sont vus récompensés par un « trophée de la relance » pour leur projet de rénovation. Tous ont reçu une aide financière de l’Etat pour réaliser leur projet de rénovation ou de restructuration. Les huit monuments concernés sont : L’ensemble multi-occupants Miollis, l’Ensa de Champs-sur-Marne, les écuries royales de Versailles, le Synchrotron soleil à Gif-sur-Yvette, le centre sportif universitaire de Nanterre, l’immeuble Niemeyer de Saint-Denis, la tour de l’IGN à Saint-Mandé et enfin, l’agence pôle emploi de Gonesse.
Réduire la consommation énergétique des bâtiments
Les travaux de rénovation permettront de réduire la consommation en énergie des bâtiments. Une action bénéfique pour la planète mais également pour le budget de l’Etat, car une meilleure isolation thermique entraîne une baisse du prix de la facture d’énergie de ces bâtiments publics.
Le volet écologie du plan de relance représente une enveloppe totale de 12 milliards d’euros au niveau national et de deux milliards d’euros, uniquement pour l’Ile-de-France. La rénovation énergétique occupe une place importante dans ce volet car les bâtiments représentent un quart des émissions de gaz à effets de serre. Sur l’ensemble de la région, 351 projets de rénovation ont été retenus, pour un budget de 613,5 millions d’euros, soit 30 % du budget total consacré à l’écologie en Ile-de-France.
Les représentants des huit monuments récompensés étaient présents lors de la remise du trophée. La récompense leur a été remise par Olivier Dussopt, ministre délégué auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance en charge des Comptes publics, Marc Guillaume, préfet d’Ile-de-France et Myriam Abassi, sous-préfète à la relance. Ce dernier a exprimé sa reconnaissance envers le Gouvernement pour son action en faveur de la rénovation énergétique : « Le fait que vous ayez débloqué autant d’argent pour la rénovation thermique des bâtiments de l’Etat est à la fois une grande chance et une vraie marque de confiance que vous nous accordez ».
De son côté, Olivier Dussopt a tenu à remercier les différents services de l’Etat mis à contribution durant la pandémie : « Il faut saisir le plan de relance pour développer des politiques publiques, mais également pour rattraper des retards, notamment en matière d’équipement ou d’aménagement des bâtiments d’Etat. C’est également le moyen de remercier des services, à qui des efforts supplémentaires ont été demandés durant la crise sanitaire et dont les budgets ont pu être diminués ces derniers mois ».
Chacun des différents monuments était récompensé dans une catégorie distincte :
- Le plus interministériel : l’ensemble multi-occupants Miollis
Situé dans le quinzième arrondissement de Paris, ce lieu sera le futur siège de la Direction régionale et interdépartementale environnement-aménagement-transports (Drieat). Il accueillera également le regroupement de services d’autres ministères, comme l’Union départementale de Paris ou encore de la Direction interrégionale de la protection judiciaire de la jeunesse (DirPJJ).
La rénovation de ce bâtiment permettra d’agrandir la capacité d’accueil du site de 400 postes, lui qui peut actuellement accueillir 600 personnes. L’investissement de l’Etat pour ce projet est supérieur à 10 millions d’euros. La livraison du bâtiment est prévue à la fin du premier semestre 2025.
- Le plus végétalisé : Ensa Champs-sur-Marne
En Seine-et-Marne, l’Ecole nationale supérieure d’art (Ensa), basée à Champs-sur-Marne, va subir des travaux de rénovation énergétique. En plus de cela, un réaménagement de l’extérieur du bâtiment est prévu. Le chantier prévoit notamment la création d’un jardin pour favoriser la biodiversité et augmenter l’usage des espaces extérieurs. Il s’agira ainsi de réduire les espaces bitumés pour augmenter ceux de la pelouse. Le jardin sera composé de terrains de sport et de bornes de recharge électrique pour les vélos. L’Etat a investi entre un et cinq millions d’euros pour ce projet dont la livraison est prévue pour la fin de l’année 2022.
- Le plus historique : les écuries royales
Les écuries royales de Versailles sont gérées par l’établissement public du musée et du domaine national de Versailles et abritent depuis plusieurs décennies des services reliés à l’Etat. Parmi eux, l’école nationale d’architecture de Versailles. Ce monument est classé depuis 1862 comme monument historique. L’investissement de l’Etat, compris entre cinq et dix millions d’euros va servir à la rénovation énergétique du bâtiment. Après la rénovation, le site devrait réduire de 55 % sa consommation en énergie.
- Le plus sobre et innovant énergétiquement : le centre sportif universitaire de Nanterre
Le projet du centre sportif universitaire de Nanterre s’inscrit dans une démarche de développement durable et d’accompagnement de la transition énergétique. Le bâtiment va subir des travaux de rénovation, visant à réduire de 61 % la consommation en énergie des salles de sport. Le chantier doit permettre d’offrir un maximum de confort aux étudiants et au personnel de l’université. Le centre sportif est l’un des bâtiments phares de l’animation du campus. L’investissement de l’Etat pour ce bâtiment est compris entre cinq et dix millions d’euros et les travaux devraient s’achever à la fin de l’année 2023.
- Le plus inséré dans la ville : l’immeuble Niemeyer
L’œuvre d’Oscar Niemeyer, qui abritait jusque 2008 les locaux du journal l’Humanité, est depuis cette période laissé à l’abandon. Il devrait accueillir à partir de 2025, les équipes de la Direction interdépartementale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Drieets). Avant cette installation, d’importants travaux de rénovation auront lieu. La réhabilitation de l’immeuble et sa rénovation ont pour objectif de redynamiser le centre-ville de Saint-Denis, en favorisant l’implantation de nouveaux commerces de proximité. Le coût des travaux de réhabilitation de l’immeuble est supérieur à 10 millions d’euros.
- Le plus vertueux : la tour de l’IGN
Dans le Val-de-Marne, la tour qui abrite actuellement les équipes de l’Institut national de l’information géographique et forestière va subir d’importants travaux de restructuration et de densification de ses locaux. En plus d’entraîner une baisse considérable de la consommation en énergie du bâtiment, les travaux vont permettre un regroupement de plusieurs services dans le domaine des géosciences. On retrouvera en plus de l’IGN, Météo France, l’Office français de la biodiversité, le service hydrographique et océanographique de la Marine, et des équipes du Centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema).
- Le plus tourné vers les usagers : Pôle emploi Gonesse
L’agence pôle emploi de Gonesse développe un ambitieux programme de rénovation qui permettra d’améliorer la consommation énergétique du bâtiment. Cette agence assure trois missions de service public : l’accompagnement au retour à l’emploi, l’indemnisation des demandeurs d’emploi et la mise en relation des entreprises et des demandeurs d’emploi. Elle accompagne 3 240 personnes en recherche d’emploi. La rénovation va coûter entre un et cinq millions d’euros et les travaux s’achèveront à la fin de l’année 2022.
- Le plus tourné à l’international : Synchrotron Soleil
A Gif-sur-Yvette, le bâtiment Synchrotron Soleil et son anneau de stockage de 354m de circonférence accueille tous les jours, 24 heures sur 24, des chercheurs venus de tous horizons.
Il va bénéficier d’un financement pour la construction d’une station de production d’eau glacée ainsi que d’un bâtiment technique intelligent. Les travaux vont impliquer le remplacement de la station de production d’eau glacée qui consomme trop d’électricité et d’eau potable. L’investissement de l’Etat est supérieur à 10 millions d’euros pour ce bâtiment.