Cette année, le Comité régional du tourisme Paris – Île-de-France et l'Office du tourisme et des congrès de Paris livrent une vision commune de la fréquentation touristique. Le nouveau périmètre étudié prend ainsi en compte Paris, le Grand Paris (Paris, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Hauts-de-Seine) et l'ensemble de la destination Paris Île-de-France.
Au premier semestre 2014, la fréquentation dans le Grand Paris et sa région s’est maintenue à un niveau élevé, respectivement 11 millions (-1,1 %) et 15,7 millions (-1,6 %) d’arrivées hôtelières. La fréquentation internationale, avec 5,4 millions d’arrivées hôtelières dans le grand Paris (-0,9 % par rapport à 2013) et 7,3 millions en Île-de-France (+0,1 %), reste proche du niveau record de 2013 dans les deux zones. La baisse de la fréquentation hôtelière française au premier semestre 2014 (-1,3 % dans le grand Paris, -3,1 % en Île-de-France) est moins sévère qu’au premier semestre 2013 (-9,2 % dans le grand Paris, -5,6 % en Ile-de-France), ce qui pourrait annoncer un retour de croissance en fin d’année. Comme le souligne François Navarro, directeur général du CRT Paris Ile-de-France « La diminution de la fréquentation touristique de la clientèle française se poursuit plus modérément. Je lance donc un appel à la SNCF. Les prix pratiqués à destination de ces visiteurs sont trop élevés, les freinent et les empêchent de découvrir notre destination. Les professionnels du tourisme sont prêts à aller à la reconquête des visiteurs français. Toutefois il convient que la SNCF joue son rôle. »
La fréquentation hôtelière
Cette stagnation de la fréquentation hôtelière explique la très légère évolution des taux d’occupation hôteliers (TO) : +0,3 point en Île-de-France, avec un TO de 73,5 % et -0,2 point pour le grand Paris, avec un TO de 75,8 % ; -0,4 point à Paris, avec un TO de 77,6 %. La baisse importante des nuitées d’affaires dans l’ensemble de la région (-11,7 %) est l’un des symptômes de l’apathie économique. Toutefois, la timide reprise anticipée par le FMI (+1 % de croissance du PIB au 4e trimestre 2014), et le calendrier des manifestations professionnelles prévues à l’automne, pourraient profiter au tourisme d’affaires. La fréquentation des musées et monuments franciliens est plutôt en hausse notamment au Grand Palais, à la tour Montparnasse, au Petit Palais, au domaine de Versailles, au musée national du château de Fontainebleau ainsi qu’au musée de l’Air et de l’Espace du Bourget. Au premier semestre, le panorama de la fréquentation touristique est contrasté d’une nationalité à l’autre et d’un territoire à l’autre. Le premier marché étranger du grand Paris, les USA, enregistre une progression de 3,8 % des arrivées hôtelières (847 000) avec toutefois de plus courts séjours (2,7 nuits) qu’en 2013 (-4,1 %).
Pour Nicolas Lefebvre, directeur général de l’OTCP, « Le rayonnement de la capitale et de sa région et le dynamisme des marchés lointains permettent de compenser les effets sur la fréquentation touristique de la crise en Europe. Ce constat conforte les actions de l'Office en direction des marchés fidèles comme les Etats-Unis, le Japon et l'Australie et à fort potentiel, comme la Chine, l'Asie du Sud Est, l'Amérique latine et le Moyen-Orient. Il continuera de le faire dans un cadre de collaboration renforcée avec le CRT Paris – Ile-de-France ». Les dispositifs d’observation du CRT Paris – Ile-de-France comme ceux de l’OTCP s’accordent sur une bonne tenue de la fréquentation en juillet. L’activité touristique du mois est qualifiée de « bonne » par 53 % des 300 professionnels franciliens du tourisme interrogés chaque mois par le CRT, de « moyenne » par 39 %. Seuls 8 % l’estiment « mauvaise », voire « très mauvaise ». Au mois d’août, la fréquentation touristique à Paris – Île-de-France est plus mitigée : elle est jugée « moyenne » par 42 % des professionnels interrogés par le CRT, « bonne » par 41 % et « mauvaise » par 17 %. Ces résultats sont cependant supérieurs à ceux enregistrés ces dernières années.
« bon », voire « très bon » état des réservations
Selon les données MKG Hospitality, qui portent sur les performances hôtelières de la première quinzaine d’août dans la capitale, à dates égales en 2013, le taux d’occupation (TO) des hôtels parisiens atteint 85 % (+6,4 points). Les samedi 9 et vendredi 15 août voient leur TO dépasser la barre des 90 %. Plus de la moitié (52 %) des professionnels interrogés par le CRT, qualifie de « bon », voire « très bon » l’état des réservations pour le mois de septembre. Ils sont 36 % à le considérer « moyen » et 12 % à le juger « mauvais » voire « très mauvais ». A moyen terme, les professionnels restent optimistes puisque deux-tiers d’entre eux (66 %) prévoient une amélioration de leur activité, 25 % une stabilisation et 9 % une dégradation.