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Gaspard Gantzer sur la voie d'Agnès Buzyn

Ancien conseiller politique de Bertrand Delanoë, initiateur du mouvement “Parisiennes, Parisiens”, Gaspard Gantzer est candidat aux municipales dans le 6e arrondissement. Estimant qu'Anne Hidalgo « a échoué sur la sécurité, la propreté, les transports, le logement… », il s'est rallié à la candidature d'Agnès Buzyn. Pour lui, cette dernière incarne une “troisième voie”, un “axe central”, entre l'actuelle maire de Paris et Rachida Dati.
Gaspard Gantzer sur la voie d'Agnès Buzyn
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Affiches Parisiennes : Vous êtes tête de liste dans le 6e arrondissement de Paris, proche d'Agnès Buzyn. Vous avez mené une bataille pour l'Hôtel de ville comme Pierre-Yves Bournazel avant de rejoindre LaREM, comment avez-vous pris cette décision ?

Gaspard Gantzer : Il y a deux ans, je me suis lancé dans le combat des municipales avec l'idée de créer une alternance à Paris. Je considère qu'Anne Hidalgo n'a pas été une bonne maire de Paris, qu'elle a échoué sur la sécurité, la propreté, les transports, le logement. Avec d'autres, j'avais donc l'ambition de proposer une alternative. J'ai créé un mouvement citoyen indépendant, « Parisiennes, Parisiens » qui a apporté beaucoup d'idées dans le débat sur la sécurité, la propreté, la construction du Grand Paris, l'écologie, la culture. Mais au bout de deux ans, même si nous avions animé les débats, même si nous avions rassemblé un très grand nombre de citoyens indépendants, il fallait se rendre compte que nous n'étions pas en situation de l'emporter. J'ai donc fait le choix difficile, mais aussi courageux de rejoindre Agnès Buzyn, qui me semble être la personnalité parfaite pour rassembler et incarner cette voie centrale ; cette troisième voie que les Parisiennes et les Parisiens appellent de leurs vœux.

A.-P : Pourquoi une troisième voie ? Pourquoi pas la première ?

G. G. : Si je parle de troisième voie, c'est pour dessiner cet axe central qui se dessine entre la droite traditionnelle qui ne propose rien d'autre qu'un retour en arrière, au temps de Tiberi, si ce n'est de Chirac, et d'autre part, la gauche qui propose juste une fuite en avant. Je pense qu'entre le retour en arrière, l'impasse et la fuite en avant, il y a une voie plus raisonnable, paisible, tranquille, rassembleuse. C'est celle que propose Agnès Buzyn.

A.-P. : Pourtant, une partie des membres du mouvement, « Parisiennes, Parisiens » ne veut pas vous suivre aux côtés d'Agnès Buzyn…

G. G. : Oui, je pense que, comme dans tout mouvement citoyen indépendant, on est d'accord sur l'essentiel, mais pas toujours, surtout tout. Quelques membres de « Parisiennes, Parisiens » ont décidé de poursuivre la campagne, comme ils en avaient le droit, parce qu'ils ne voulaient pas mettre un terme à cette aventure politique qu'on avait lancé tous ensemble il y a deux ans. Ce que je peux tout à fait comprendre d'un point de vue humain. Mais je crois que la politique, ce n'est pas simplement une aventure humaine, c'est avant tout la construction d'une majorité politique. Je pense que nous n'étions plus en mesure de concevoir cette majorité. Il était donc plus raisonnable, intelligent et efficace de rejoindre une candidate centrale capable de l'emporter.

Avec l'équipe de direction, la plupart des membres du mouvement ont fait le choix de la raison. Nous avons mis notre orgueil et notre ego de côté pour jouer collectif.

A.-P. : Connaissiez-vous Agnès Buzyn avant ce ralliement ?

G. G. : Je l'ai rencontrée pour la première fois quand je travaillais à l'Élysée. A cette époque, elle était patronne de l'Inca, l'Institut national contre le cancer. Puis, en tant que présidente du Collège de la Haute Autorité de Santé. Déjà, à l'époque, j'avais pu admirer sa grande humanité, sa gentillesse, mais surtout son intelligence et son autorité. Pour vous raconter une anecdote, au moment de la réflexion sur l'élargissement ou la recomposition de l'un des derniers gouvernements de Manuel Valls, elle faisait partie des ministrables. A l'époque, François Hollande n'avait pas donné suite, mais je l'avais personnellement regretté parce que je me disais qu'elle pouvait beaucoup apporter à cette équipe. Je me suis d'ailleurs réjoui quand elle est devenue ministre de la Santé du Gouvernement d'Édouard Philippe. J'ai été très sensible au fait qu'elle m'appelle juste après son investiture pour La République en marche, en remplacement de Benjamin Griveaux. J'ai reconnu tout de suite dans les mots qu'elle a utilisés la voie de rassemblement qu'elle a tracé, sa grande intelligence et son extrême détermination. C'est ça qui m'a le plus marqué depuis qu'elle est candidate. Je savais qu'elle était intelligente. Je savais qu'elle était rassembleuse, généreuse et humaine. Mais je découvre une détermination en acier trempé qui me plaît beaucoup.

A.-P. : A-t-elle repris certains éléments de votre programme ?

G. G. : Avec elle, j'ai eu une discussion sur trois thèmes. Tout d'abord, pour moi, la priorité, c'est la propreté, la sécurité. Je lui ai demandé si elle avait les mêmes priorités. Elle m'a dit oui. Après, j'ai insisté sur la question de la gestion des finances publiques. J'avais été un des seuls candidats à mettre cette question en avant par le passé sur l'idée qu'on a une dette qui est trop importante et qu'il faut la réduire. La troisième chose, c'est évidemment la solidarité. Je pense qu'on n'a pas assez parlé de solidarité dans cette campagne et elle m'a tout de suite dit que l'accompagnement du grand âge, la lutte contre l'exclusion, étaient des priorités pour elle et qu'elle allait aborder ces questions. Je pense qu'Anne Hidalgo a abandonné les quartiers populaires et les plus fragiles. Agnès Buzyn, par son expérience politique, humaine et professionnelle, pourra aider à résorber ces difficultés-là.

A.-P. : Il reste très peu de temps avant le 1er tour des municipales. Elle a été handicapée par une campagne très courte. Que souhaitez-vous dire aux Parisiens ? Notamment ceux du 6e arrondissement ? D'ailleurs, quelle est votre histoire avec cet arrondissement ?

G. G. : J'ai une longue histoire avec le 6e arrondissement parce que j'y ai vécu la moitié de ma vie, rue Madame et rue de Fleurus. C'est un quartier au sein duquel j'ai fait mes études à Assas. J'ai enseigné à Sciences Po, à la limite entre le 7e et le 6e arrondissement, à Assas, et à l'ENA, avenue de l'Observatoire. Et puis, j'ai toute une partie de ma famille qui est liée à cet arrondissement, notamment ma mère, qui y est pédiatre depuis 40 ans. Et puis enfin, vous savez, on a tous des arrondissements de cœur. L'arrondissement où je suis né, où j'ai vécu, c'est le 15e, auquel je suis très attaché. Mais non loin de là, le 6e est celui où j'ai vécu ma vie de jeune adulte, c'est celui qui a fait aujourd'hui ce que je suis. C'est un arrondissement qui est pour moi le plus beau de Paris. Je suis désolé de le dire par sa richesse patrimoniale, culturelle, artistique, mais qui est en train de perdre son esprit de village, qui ronronne un peu. Et moi, ce que je propose avec tous mes colistiers, c'est de réveiller ce 6e arrondissement, de refaire le phare, si ce n'est l'épicentre artistique et culturel de la capitale, que sa créativité rayonne sur l'ensemble de la ville et qui porte en même temps une attention aux plus fragiles. Parce que dans cet arrondissement, il y a aussi des gens qui souffrent du grand âge ou de l'isolement et qu'on doit aider. Et comme partout ailleurs, nous devons être irréprochables et exemplaires sur la sécurité et la propreté.
Sur l'autre partie de votre question, je crois profondément que depuis deux ans et je le ressens aussi dans le sixième, c'est que les Parisiennes et les Parisiens veulent changer d'équipe. Cela fait de nombreuses années qu'Anne Hidalgo est à l'Hôtel de ville. Les gens ont envie de changement et de renouvellement. Ce renouvellement doit se porter sur une nouvelle équipe, mais pas sur une équipe qui était au pouvoir il y a vingt ans, c'est-à-dire celle de la droite et de Rachida Dati. Donc, on peut construire quelque chose de nouveau ensemble pour les prochaines années, avec Agnès Buzyn.

A.-P. : Que pensez-vous de ces élections ?

G. G. : Je veux dire que les élections ne sont jamais jouées d'avance. J'ai fait beaucoup de campagnes électorales à Paris, pour Bertrand Delanoë quand j'étais son conseiller politique. Ce que je sens, c'est que les municipales se jouent dans un certain nombre d'arrondissements clés que sont le 15e, le 12e, le 18e, le 14e, mais aussi le 6e, le 5e, le centre, qui sont des arrondissements dans lesquels, pour créer la bascule, il faut avoir un positionnement central, peut-être même centriste. Je pense que c'est justement Agnès Buzyn qui peut permettre ce basculement. Anne Hidalgo et Rachida Dati sont très clivantes, beaucoup trop clivantes, et elles ne seront pas en mesure de faire le rassemblement pour faire basculer des arrondissements qui en ont besoin.

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