Compte tenu des enjeux pesant sur le potentiel de croissance de la France, la CCI Paris Ile-de-France a souhaité, à partir d'une analyse exhaustive des sources d'informations existantes, faire un diagnostic le plus complet possible du phénomène d’expatriation qui a surgi dans le débat public. Elle consacre ainsi une partie de ses travaux au départ de la jeunesse.
Cette enquête approfondie sur l’expatriation des français révèle « un changement majeur de comportements chez les jeunes générations, avec une nette accélération de leur mobilité, ce qui est une caractéristique marquante de ce début de XXIe siècle ». Elle relativise toutefois estimant « qu’on ne peut, pour l’instant, parler de développement de l’émigration permanente, mais simplement d'une augmentation de la mobilité globale ».
Les facteurs qui incitent la population des jeunes Français à s’expatrier sont avant tout d’ordre professionnel. Ils tiennent tous à éviter le chômage.
Pour cela, le travail de l’Etat français dans le développement du programme européen Erasmus (European Action Scheme for the Mobility of University Students) et du contrat de Volontariat international en entreprises (V.I.E. instauré par la loi du 14 mars 2000 qui permet aux entreprises françaises de confier à un jeune jusqu’à 28 ans, une mission professionnelle à l’étranger durant une période modulable de 6 à 24 mois, renouvelable une fois dans cette limite), et le vif succès des Permis vacances-travail (PVT : visas temporaires permettant à leurs détenteurs de voyager dans des pays étrangers tout en y travaillant) sont des instruments favorisant la mobilité de la jeunesse.
Les chiffres qui éclairent :
- un quasi doublement de l’expatriation française en 20 ans : en 2013, 1,61 million de Français étaient expatriés à l’étranger, contre moins de 0,9 million en 1995.
- Un bon de l’expatriation des jeunes : Réponse à la question "Où se situe votre avenir professionnel ?" en 2012 les jeunes français répondaient à 87 % en France et 13 % à l’étranger, alors qu’en 2013, ils répondent à 73 % en France et 27 % à l'étranger.
- Plus ils sont jeunes, moins ils voient d’avenir en France. A la question « dans les 5 à 10 ans à venir, avez-vous l’intention de vous installer à l’étranger » ?, 34 % répondent par l’affirmative. A noter que 45 % des 18-24 ans envisageraient leur avenir à l’étranger contre 31 % des 25 à 29 ans et 22 % des 30 à 34 ans
Sources :
- Etude Deloitte « Baromètre de l’humeur des jeunes diplômés », sondage interrogeant des jeunes diplômés de niveau BAC à BAC+5 depuis moins de trois ans en 2013 ou sans emploi.
- Sondage Opinionway réalisé sur les jeunes et la société de demain, interrogeant des jeunes de 18 à 34 ans.