Le 14 décembre dernier, la FFB Grand Paris Ile-de-France a révélé les chiffres 2021 du bâtiment francilien et ses prévisions pour 2022. Le secteur à l’échelle francilienne semble avoir connu une année de crise et la construction neuve de logements s’annonce comme la cause nationale du secteur pour l’année à venir.
Ressenti des entreprises globalement bon en 2021
Selon les prévisions de la production du bâtiment francilien en 2021, l’activité du bâtiment, dans le neuf et dans l’entretien-rénovation, est en hausse de 13,4 %, pour un chiffre d’affaires de 37 milliards d’euros en 2021. En conséquence, au 3e trimestre 2021, le ressenti des entreprises sur leur activité est globalement satisfaisant puisque 75 % considèrent que leur activité est bonne. Un chiffre stable par rapport au trimestre précédent. Par ailleurs, le ressenti des professionnels concernant le secteur de l’entretien-rénovation continue d’être très positif, avec 88 % de réponses en ce sens. Pour autant, les marges continuent de se détériorer, pour 36 % des dirigeants, un phénomène lié à la crise des matériaux et à la hausse des prix de l’énergie.
Enfin, trois quart des entreprises font face à une problématique de recrutement persistante.
Légère hausse pour l’entretien-rénovation, le neuf en difficulté
L’activité de l’entretien-rénovation et de la construction neuve a augmenté entre 2020 et 2021 mais reste encore bien inférieure aux chiffres de 2019. Ainsi, si le chiffre d’affaires (CA) en entretien-rénovation a progressé d’1 % au 3ème trimestre 2021 par rapport à celui de 2020, en raison de l’interruption de chantiers, il a chuté de 5,5 % par rapport au 3ème trimestre 2019. Une diminution qui est moins marquée pour le CA en rénovation énergétique, avec une baisse de 1,8 % par rapport au T3 2019.
De son côté, la construction neuve en région parisienne est très impactée et le niveau des mises en chantiers de logements et de locaux est en baisse. Si celles-ci ont augmenté de 8,1 % sur les neuf premiers mois de 2021 par rapport à ceux de 2020, elles sont inférieures de 9 % par rapport aux neuf premiers de 2019. S’agissant des locaux, malgré une hausse de 24,5 % de mises en chantier sur les neufs premiers mois de 2021 par rapport à la même période en 2020, le taux est de 14,8 % inférieur à celui de la même période en 2019.
Concernant enfin la commande publique, le montant des appels d’offre publics dans le bâtiment au cours des 9 premiers mois de 2021 a chuté de 17 % sur par rapport à la même période en 2019, quand bien même il a augmenté de 8,8 % par rapport à la même période de 2020. La Fédération s’inquiète d’ailleurs des faibles retombées économiques sur le marché des TPE/PME et de la tendance actuelle chez les maitres d’ouvrage « à démarcher des entreprises domiciliées en dehors de l’Île-de-France », comme l’a expliqué Philippe Servalli, en raison de leurs coûts de fonctionnement plus faibles.
La vigilance reste de mise en 2022
La FFB Grand Paris IDF semble assez optimiste s’agissant de l’entretien-rénovation pour l’année à venir. Toutefois, elle reste vigilante pour le logement neuf, au regard de la reprise difficile des permis de construire dans le logement collectif francilien, et de la baisse de 13,7 % des autorisations octroyées sur les 9 premiers mois de 2021. Elle alerte également sur la baisse des constructions du non résidentiel, de 28,5 % sur les 9 premiers mois de 2021 par rapport à la même période en 2019.
S’agissant de la construction neuve, Philippe Servalli a annoncé que la FFB mènerait un travail avec la Préfecture de région, notamment pour la création d’un observatoire à l’échelle de la Fédération, afin de connaitre les freins et blocages existants et faciliter les échanges entre elle, les maires et la Préfecture d’Ile-de-France. Elle espère aussi avoir les précisions nécessaires sur la déclinaison régionale de l’objectif de zéro artificialisation nette des sols (ZAN). Philippe Servalli a d’ailleurs rappelé l’importance de concilier la protection de l’environnement avec les spécificités démographiques et économiques de la région et la qualité de vie des habitants. Enfin, la situation financière des entreprises du bâtiment restera un point de préoccupation de la FFB l’an prochain. Elle encourage d’ailleurs ces dernières à mieux communiquer avec les maitres d’œuvre franciliens afin d’obtenir des marchés publics qui leur seront aussi favorables.
C’est donc un optimisme mesuré que la Fédération porte sur le bâtiment francilien pour le 1er semestre 2022.