Lors de sa conférence de presse de rentrée, Olivier Vial, président du syndicat étudiant UNI (classé à droite), s’est interrogé : « De plus en plus d’universités ont recours au tirage au sort. Peut-on imaginer une sélection plus arbitraire ? ». Utilisé depuis plusieurs années, ce procédé, qui est devenu la règle dans la filière Staps (sciences et technique des activités physiques et sportives), tend à se généraliser. Sous couvert de faciliter l’accès à l’enseignement supérieur pour tous, la loi Savary de 1984 a en effet interdit toute sélection à l’entrée des universités (IUT et BTS n’étant pas concernés). Comme, parallèlement, de constants efforts ont été déployés pour rendre l’obtention du bac plus facile, les universités sont confrontées à un afflux d’étudiants, de niveaux très disparates. Qui plus est, elles disposent de budgets de plus en plus restreints.
Elles en sont donc réduites à faire une demande de « capacité d’accueil » au rectorat, puis à procéder à un tirage au sort dans les filières ou la demande excède manifestement les possibilités d’accueil. Une méthode qui est explicitement autorisée par le Code de l’Éducation. Certaines universités procèdent discrètement à des modes de sélection déguisés : dossier, entretien, lettre de motivation, relevé de notes du bac… S’attirant ainsi les foudres de l’Unef, syndicat étudiant majoritaire, qui s’oppose farouchement à toute forme de sélection.
Lorsqu’on en arrive ainsi à une situation de blocage, il est temps de s’interroger sur une législation manifestement inadaptée. Il est vain de chercher à reculer, au nom d’un mythe égalitaire, une sélection qui finit toujours par apparaître. Et plus elle se manifeste tard, plus grande est la désillusion. Notre système universitaire sombre dans les classements mondiaux, victime de moyens insuffisants et de dogmes dépassés.