Confrontée aux défis de la transition énergétique, au déclin prévisible de son secteur pétrolier et à la dégradation du contexte géopolitique, la Norvège a récemment mis en place une feuille de route en vue de l’exploration puis éventuellement de l’exploitation de ses grands fonds marins. Un cadre juridique a été fixé par une loi du 22 mars 2019. Un processus d’évaluation et de consultation est en cours, en vue de l’ouverture de vastes zones (600 000 km2) où de premières licences d’exploration pourraient être attribuées dès 2023. Un cap clair est donc fixé et d’importants moyens sont déployés, tant par l’Etat norvégien que par des entreprises de toutes tailles, principalement issues du secteur pétrolier et gazier.
Les conclusions rendues le 21 juin prochain
La mission sénatoriale a toutefois pu constater que ces orientations restaient sujettes à controverses et que de multiples interrogations subsistaient de la part des ONG et des instituts de recherche, qui estiment que le calendrier retenu est trop court pour combler au préalable les lacunes importantes qui demeurent dans la connaissance des écosystèmes des fonds marins et la compréhension de leur rôle dans le fonctionnement du système océanique et dans la régulation des grands équilibres terrestres, notamment climatiques. La mission d’information du Sénat sur l’exploration, la protection et l’exploitation des fonds marins poursuit ses travaux et rendra ses conclusions le 21 juin prochain.