A l’occasion de l’enquête d’OpinionWay, 1 006 salariés et 500 dirigeants d’entreprises françaises ont été interrogés dans le cadre du baromètre, afin d’en apprendre plus sur les besoins des salariés. L’enquête révèle ainsi que 43 % des salariés n’ont jamais été consultés par leur entreprise sur les décisions opérationnelles ou stratégiques en 2022. Seul le cas des Scop et des Scic ne suit pas la tendance puisque ce sont des sociétés coopératives dans lesquelles les décisions stratégiques sont votées en assemblée générale où chaque personne représente une voix. Les sociétés coopératives ont d’ailleurs progressé de 27 % entre 2017 et 2021, soit 32 % d’emplois coopératifs supplémentaires.
Perceptions divergentes entre salariés et dirigeants
Selon le baromètre, les salariés souhaitent un meilleur partage des ressources, seul un salarié sur deux seulement considérant que son entreprise redistribue équitablement les bénéfices entre dirigeants, actionnaires et salariés. Ce chiffre est en amélioration depuis 2020 mais ce n’est pas suffisant car il s’agit d’une réelle priorité pour 48 % des salariés interrogés et pour seulement 20 % des dirigeants.
De même pour la prise en compte de l’avis des salariés dans les décisions d’entreprises : elle a progressé de 14 points depuis 2020 mais 43 % des salariés estiment encore n’être consultés sur aucun aspect, qu’il soit stratégique ou organisationnel. Pour autant, 74 % des dirigeants estiment prendre en compte l’avis des salariés.
Même scenario concernant l’engagement environnemental et social des entreprises : plus de la moitié des salariés ne sont pas satisfaits de celui de leur entreprise et 43 %estiment que leur entreprise ne s’impliquait pas ou pas suffisamment dans la vie associative et/ou publique alors même que 65 % des dirigeants estiment que leur entreprise agit très concrètement en faveur de la transition écologique.
L'importance du bien-être au travail
Si une bonne partie des salariés s’inquiètent des résultats financiers de leur entreprise, 80 % d’entre eux pensent qu’elle devrait tout autant prendre en compte les aspects humains et le respect de l’environnement. Pour le coup, les dirigeants sont sur la même longueur d’onde et sont 85 % à être de cet avis. D'ailleurs, certains dirigeants d’entreprises ont le sentiment de se montrer plus attentifs à certains critères depuis la crise sanitaire : 42 % des dirigeants sondés considèrent avoir attaché plus d’importance au bien-être de leurs salariés qu’aux aspects financiers et de rémunération. Du côté des salariés, 64 % n’ont pas noté de différence notable. Que ce soit du point de vue des salariés ou des dirigeants, la rémunération et le bien-être des salariés sont les deux dimensions perçues comme importantes pour 95 % des sondés. Le critère d’égalité femmes-hommes prend aussi davantage d’importance, 87 % des salariés le jugeant important et 48 % très important. Les dirigeants y attachent aussi beaucoup d’intérêt : 91 % d’entre eux jugent ce critère important et 59 % le considèrent essentiel.

L'engouement pour les coopératives
La notoriété des coopératives progresse de manière importante auprès des salariés : +8 points par rapport à 2020. Les salariés sont 65 % à connaître ce modèle ou au moins à en avoir déjà entendu parler. Selon le Mouvement des Scop et Scic, 32 % d’emplois coopératifs se sont créés en France depuis 2017 dans ce domaine, soit plus de 81 000 emplois incluant les filiales en France comme à l’étranger.
90 % des salariés sont favorables au développement des coopératives, soit + 3 points par rapport à 2020, contre 74 % des dirigeants interrogés. Et même s’il s’agit de tendances, il est clair que l’intérêt pour les coopératives augmente puisque 79 % des salariés aimeraient un jour travailler au sein d’une telle structure, voire même en créer une. Côtés dirigeants, ils sont 6 % à vraiment se poser la question de transformer leur entreprise en Scop un jour et 27 % le voient comme une opportunité future.
